Oups, page publiée par erreur avant que j'ai inséré les photos. Les photos suivront prochainement, le temps que je trie un peu et fasse quelques petites retouches ou compactage de fichiers JPG.
Plus bas dans la vallée, les reliefs sont moins hauts, plus accidentés et plus arides (à part pendant la grosse averse d'aujourd'hui...). Le paysage commence à ressembler à l'Iran, à ceci près qu'on voit pas mal de panneaux indiquant ici ou là vinozavod, littéralement usine de production de vin, et que les collines sont parsemées d'églises et non de mosquées.
Pour arriver à Yeghegnadzor, on roule sur un tronçon de route M2, l'axe de transit entre Erevan et l'Iran. De nombreux camions iraniens passent par là, en particulier des camions-citerne approvisionnant l'Arménie en pétrole. J'ai salué en persan des routiers iraniens sur un parking où j'ai fait une petite pause pour me désaltérer ; ils m'ont répondu en souriant.
À Yeghegnadzor, je me suis posée dans un gîte tenu par Shushan. En restant 3 jours, j'ai fini par faire partie de la famille, c'était bien sympa. Gagik, le mari de Shushan, est chauffeur de taxi et connait bien les sites de la région et leur histoire : pratique ! Shushan m'a donné sa recette de spas, une soupe à base de yaourt liquide et d'herbes (beaucoup d'herbes ), qu'on déguste froide en été ou chaude en hiver. On discutait en russe, mais quand le gîte accueille clients non russophones, leur fils Arthur assure la traduction en anglais. Shushan et Gagik se font du souci pour Arthur : il va terminer ses études et sera donc mobilisable prochainement. La ligne de front avec l'Azerbaïdjan, où le cessez-le-feu n'est pas toujours parfaitement respecté, sera sa destination probable...
Gagik m'a fait visiter quelques sites dans les environs, à un rythme agréable. J'ai pu flâner autour de 2 églises très anciennes, et dans un cimetière juif abandonné depuis près de 7 siècles tout près de Yeghegis. Le lendemain, nous avons fait une excursion à Dhzermuk, station thermale qui a perdu un peu de son lustre depuis la chute de l'URSS, mais encore assez active.
J'ai aussi profité de cette halte à Yeghegnadzor, chef-lieu de la province du Vayots Dzor, pour aller déclarer perte et vol de ma tente au commissariat le plus proche de la route principale. J'y ai été accueillie courtoisement. J'ai expliqué mon souci en russe, et au bout d'une bonne demi-heure d'attente dans le hall, j'ai vu arriver le policier qui m'avait demandé de patienter avec... une interprète arménien / français spécialement invitée pour moi ! Mais à part ça, j'ai été impressionnée surtout par l'inefficacité de ces aimables policiers.
J'avais vaguement espéré qu'ils se connectent à l'équivalent arménien du Bon Coin, de Trocathlon ou des petites annonces du Vieux Campeur, et j'avais préparé un très bref descriptif de ma tente en russe, avec la référence du modèle et 2 photos (la tente montée, ou pliée-roulée dans son sac) sur mon smartphone. Comme la marque Hilleberg n'est pas commercialisée en Arménie, une petite annonce pour une tente Hilleberg suffirait à détecter si quelqu'un essayait de vendre ma tente.
Mais que dale : dans la déposition, ils n'ont retenu que tente, et ont insisté pour que j'aille leur montrer précisément à quel endroit je l'avais posée. Un policier m'a emmenée dans une vieille Lada Niva 4x4 jusqu'au lieu du délit, avant de revenir à Yeghegnadzor pour m'expliquer qu'ils allaient interroger les gens du village, car si un des villageois avait trouvé la tente, ils la récupéreraient et m'appelleraient ; mais si la tente avait été embarquée par un passant inconnu, ils ne pourraient rien faire. Soupir...
L'interprète m'a lu en français la VO arménienne de ma déposition telle que transcrite par le policier, elle se terminait par une belle formule de politesse orientale du genre Je vous prie de voir si vous pourriez retrouver ma tente. J'ai signé, j'ai bavardé un peu avec l'interprète qui souhaitait connaître mes impressions sur l'Arménie et les Arméniens, et je suis repartie.
Voilà, j'ai fait du tourisme dans un commissariat arménien. C'est plus original que de visiter de vielles églises, mais pas plus efficace pour retrouver par miracle un objet perdu-volé...