28 mai 2023

Au bord du lac jusqu'au col suivant

Tamara Yandieva : "Noubar"

J"ai continué mon chemin le long du lac Sevan, pendant une quinzaine de km sur la bande d'arrêt d'urgence cyclable à contre-sens de la voie express, cette fois de jour. Et en effet, personne ne m'a rien dit, même les 3 voitures de police que j'ai croisées sur ce tronçon.

Bande cyclable d'arrêt d'urgence au bord du lac Sevan, mai 2023

Ensuite, à Sevan, la route 2x2 voies bifurque à l'ouest vers Erevan, et moi, j'ai continué à longer le lac vers le sud, tranquillement sur une route où il y avait relativement peu de circulation.

Rivage du lac au sud de Sevan, mai 2023

Le lac Sevan a eu une eau pure, et était peuplé d' "ishkhan", une espèce de truite réputée pour sa chair. Mais des prélèvements pour irriguer des régions plus sèches et alimenter quelques centrales hydroélectriques, le déversement de quelques polluants issus d'une mine d'or à la frontière Arménie / Azerbaïdjan, et l'introduction de "sig" à l'époque soviétique, ont fait considérablement diminuer cette population de truites, et le niveau du lac d'environ 20 m.

Un des nombreux petits kiosques de vente de poisson séché sur les rives du lac Sevan, mai 2023

Aussi, la plupart des restaurants ou des kiosques de poisson séché au bord du lac vous proposeront du "sig", qui est, si j'ai bien compris, un proche cousin du lavaret ou de la féra de nos lacs alpins, mais originaire des lacs proches de la Baltique, et introduit ici à l'époque soviétique.

Domilk avec vue sur le lac, et début de ma cure de sig grillé, mai 2023

J'ai donc fait une cure de "sig" grillé et salade tomate-concombre aux herbes fraîches, et ai ainsi pu découvrir 2 autres herbes comestibles dont je n'ai pas retenu le nom, une au goût de radis, et une qui a un aspect intermédiaire entre aneth et estragon avec un goût très proche du persil.

Même sans baignade (l'eau est encore bien froide), j'ai pris mon temps, et j'ai visité au passage 3 sites touristiques dont un seul était plein de touristes et de kiosques pour touristes, Sevanavank. J'ai fait une pause agréable à un stand de jus de grenades fraîchement pressées, avec vue sur le monastère et les échoppes de babioles et autres cailloux sculptés.

Kiosque de grenades à Sevanavank : le jus fraîchement pressé est délicieux, mai 2023

Le petit monastère de Hayravank était presque aussi photogénique et nettement plus calme.

Petit monastère de Hayravank, mai 2023

Enfin, j'ai été un peu déçue par le cimetière de Noraduz, car on ne peut pas voir en même temps les "khatchkars" et le lac, et en plus, je l'ai visité par temps très gris...

Cimetière de Noradouz : anciens khatchkars, tombes récentes, vaches actuelles, mai 2023

Les khatchkars, ce sont des pierres tombales, souvent dressées verticalement, et comportant des inscriptions, des scènes de vie et/ou des croix. Les plus rustiques et résistantes (certains datent de plus de 10 siècles) sont taillées dans des roches volcaniques, les plus finement sculptées sont taillées dans des roches calcaires.

Le grand champ de khatchkars de Noraduz, mai 2023

La production de pierres de taille reste une activité courante en Arménie. On voit régulièrement de petites fabriques le long des routes, où une grosse machine découpe les blocs de cailloux en plaques.

Fabrique de pierres, mai 2023

Et après ce tronçon presque plat, bien sûr, il y a d'autres montagnes et cols. Le suivant sera le col Selim, le plus haut de mon petit tour en Arménie, à 2410 m d'altitude.

Beau bivouac entre Martuni et le col Selim, mai 2023

J'ai pu admirer au passage le travail d'une équipe de pose de "rustines" en bitume sur les nids de poule de cette route de montagne.

Equipe de poseurs de rustines en bitume, mai 2023

Puis j'ai franchi le col tout doucement, entre une averse et un orage, avant que le brouillard ne bouche la vue dans la descente versant Vayots Dzor, une des 2 provinces du sud de l'Arménie.

23 mai 2023

De col en col jusqu'au lac Sevan

Je profite d'une pause relax pour réduire le retard que le blog a pris sur moi (et pourtant, je ne roule pas vite...).

Armenian Navy Band & Arto Tunchboyadjian : "Havatqs chem moranum"

Ah, mise à jour encore retardée par une coupure de courant...

Arrivée à Dilijan par temps pluvieux, mai 2023

Bien que Dilijan soit un peu plus touristique qu' Idjevan, je ne m'y suis pas arrêtée très longtemps. J'y suis arrivée par temps de pluie.

Centre de Dilijan. Façade typique avec dalles de basalte, mai 2023

Je me suis réfugiée dans un petit gostevoy dom (gîte chez l'habitant) sympa, chez Lidia. Elle m'a gentiment prêté des pantoufles et proposé un thé bien chaud quand elle m'a vue marcher en chaussettes mouillées dans sa maison.

Entrée ouest de Dilijan. Autocollants "Artsakh libre", périmés..., mai 2023

J'ai passé les 2 averses suivantes au musée d'art et d'archéologie, puis dans un bon petit restaurant où je me suis régalée : truite grillée aux noisettes et à l'estragon avec beurre au citron et épinards frais, et un verre de bon vin blanc de la région, au goût qui rappelle un peu les mtsvane et kvevri géorgiens, miam !

Montée de Dilijan au col de Sevan, mai 2023

Ensuite, longue montée de Dilijan au col de Sevan (2150m) par temps frais puis humide. Pendant les 2 averses suivantes, j'ai trouvé refuge successivement dans un hôtel avec piscine et sauna, où j'ai aussi profité du sèche-cheveux pour faire sécher ma petite lessive ; puis le lendemain sous un minuscule kiosque où Seda et son mari vendent des épis de maïs bouillis pour arrondir leurs fins de mois de modestes retraités.

Maïs bouilli au feu de bois et au gaz, mai 2023

J'ai pu profiter de leur installation low-tech pour me réchauffer les pieds : un tuyau branché sur leur vieux 4x4 soviétique alimente leur petit brasero mixte feu de bois + gaz (il y a pas mal de voitures qui roulent au gaz GPL en Arménie).

Refuge pendant une averse sous le kiosque de maïs bouilli avec Seda, mai 2023

Et enfin, une belle éclaircie m'a permis de rejoindre le col par l'ancienne route, encore en assez bon état. La route actuelle passe dans un tunnel de 2 km, pas envie de m'y aventurer en tricycle couché !

Montée au col de Sevan pour éviter le tunnel Dilijan - Sevan, mai 2023

A partir de Semionovka, le petit village installé au col, le paysage est assez différent.

Une antenne émerge des nuages au col Sevan, mai 2023

On arrive sur de hauts plateaux volcaniques vallonnés, et les paturages remplacent la forêt.

Col de Sevan : espérons que les nuages ne passeront pas, mai 2023

De là, on commence à voir le lac Sevan, que j'ai atteint à la nuit tombante.

Première vue du lac Sevan depuis le col de Sevan, mai 2023

Là, quelques gars qui attendaient une marshrutka m'ont indiqué un petit hôtel à 2-3 km, et j'ai fini par comprendre que quand ils me disaient "à gauche", c'est qu'il fallait prendre la voie express qui longe la rive ouest du lac à contre-sens, vu que les restaus et hôtels sont quasiment tous côté lac. Ils étaient unanimes : un vélo à contre-sens sur la bande d'arrêt d'urgence, ça ne pose aucun problème, personne ne me dirait rien. Mais je me sentais moyennement à l'aise dans cette situation avec mon petit éclairage sur piles AA à l'arrière et AAA dans ma frontale...

Lac Sevan et chaîne de Vardenis après une nuit bien fraîche, mai 2023

Alors, je me suis arrêtée dès que j'ai pu, dans un minuscule restaurant déjà fermé mais encore animé, où Gevorg et ses 2 cousins terminaient une longue journée de travail : ils construisent des "domiki", des paillottes en bois, pour agrandir le restaurant. C'est dans leur parc tranquille que j'ai pu monter ma tente.

Le parc du petit restaurant de Narineh et Gevorg, mai 2023

En prime, j'ai été invitée pour le repas préparé par Narineh, la tante de Gevorg : ça m'a donné l'occasion de découvrir une nouvelle plante comestible, appelée khantig en arménien, qui se consomme marinée comme du câpre ou des cornichons, et qui ressemble beaucoup au dzhondzholi géorgien. Quand j'ai demandé le nom russe, ils m'ont dit qu'ils ne savaient pas, le khantig ne pousse pas en Russie.

J'ai ensuite pu m'installer très confortablement, car Gevorg m'a prêté 4 couvertures que j'ai utilisées comme moquette dans ma tente : il avait peur que j'aie froid, la météo annonçait +1°C cette nuit. Je n'ai pas regretté d'avoir emporté le plus épais (enfin, le moins léger) de mes 2 duvets. Seule ombre au tableau de cette nuit : le vent a tourné après l'heure du coucher, et je me suis retrouvée une partie de la nuit sous le vent d'un tas d'ordures qui se consumait lentement mais sûrement. Ca, c'est une plaie en Arménie : les gens brûlent souvent eux-mêmes leurs ordures à ciel ouvert.

Et enfin, le lendemain, une journée complète sans la moindre averse : j'ai pris un petit coup de soleil sur les bras.

13 mai 2023

Idjevan, Valence, Erevan

Armen Chakmakian et Djivan Gasparian: "Pays lointains"

J'ai trouvé sans chercher la rue de Valence à Idjevan, et j'avoue que je ne sais pas s'il y a une rue d'Idjevan à Valence (il y a une rue d'Arménie dans le centre-ville).

Rue de Valence à Idjevan, mai 2023

C'est une rue devenue piétonne qui relie la fontaine du centre-ville au parc aux 100 sculptures.

Centre d' Idjevan, Иджеван, ԻՋԵՎԱՆ, mai 2023

Ces sculptures sont, si j'ai bien compris, les vestiges de l'époque où la ville accueillait un festival de sculpture. Elles sont taillées dans de beaux blocs de basalte, une ressource naturelle abondante en Arménie (l'Ararat, et l'Aragats, point culminant de l'Arménie, sont des volcans). J'ai peu de photos car il pleuvait les 2 fois où j'y suis passée.

Corde à linge XXL. J'aurais bien voulu voir la mise en place..., mai 2023

À part ça, on a vite fait le tour du centre-ville, un peu terne et pas encore très touristique. Asperges sauvages et estragon à l'omelette, mai 2023 Du coup, dans mon accueillante gostevoy dom, j'en ai profité pour me cuisiner 2 bons petits plats simples avec des produits locaux rapportés du marché : une omelette bourrée de petites asperges vertes sauvages et d'estragon, et une poëlée de feuilles de betteraves aux petits oignons frais et à la ciboulette.

Enfin, je vous passe les détails, mais j'ai interrompu ma pause à Idjevan par un aller-retour express en marshrutka à Erevan, pour acheter un matelas de bivouac digne de ce nom, mon matelas gonflable ayant rendu son dernier souffle après 7 saisons de bons et loyaux services. J'ai essayé de me dépanner avec 2 longueurs de 1m50 de tapis d'évier dénichés dans un magasin d'équipements domestiques à Noyemberian, mais c'est nettement plus encombrant, plus lourd et moins confortable qu'un vrai matelas de bivouac !

11 mai 2023

Sous pavillon arménien

Paysage en zone frontalière, près de Kirants. Ce petit lac de barrage est en Azerbaïdjan, mai 2023

Je suis passée par le poste frontière de Sadakhlo (Géorgie) / Bagratashen (Arménie). La route Bagratashen - Idjevan - Dilijan est un des 2 axes de transit Russie - Tbilissi - Erevan, mais il n'y a pas grand chose à Bagratashen, ce n'est pas une région touristique, et le trafic est peu dense.

Iveta Mukuchyan : "Hayastan Jan"

Un petit groupe de routiers arméniens qui faisaient la queue pour passer en sens inverse du mien m'ont saluée, et ont tenu à accrocher un petit drapeau arménien sur le mât de mon tricycle, au-dessus de mes fanions fluo.

Frontière franchie, mon tricycle navigue sous pavillon arménien, mai 2023

Premières impressions de l'Arménie : les Arméniens sont accueillants et assez agréables, et fiers de l'être. Un peu plus loin sur ma route, Volodia et Levon m'ont invitée à boire un thé et un verre de gnôle de pomme faite maison, et m'ont expliqué qu'ils étaient fiers de leur village Tchardakhlo, qui avait donné 2 maréchaux à l'empire soviétique (Hovhannes Bagramian et Amazasp Babadjanian, qui ont tous deux commandé des troupes sur le front entre Lituanie et Caucase pendant la 2ème Guerre Mondiale). Volodia a perdu un frère, tué pendant la 2ème guerre du Haut-Karabagh ; mais le nord de l'Arménie est resté calme.

Entre les 2 maréchaux de Tchardakhlo, mai 2023

Si des Arméniens vous invitent à boire un verre ou une tasse, ce sera plus souvent café que thé, et c'est du café arménien ; l'appellation café turc est mal vue ici, évidemment. La cuisine est simple dans les petits restaurants le long de la route : le menu-type est viande grillée (souvent en brochette), pain plat lavash, et salade tomate concombre. Mais tout est abondamment assaisonné d'herbes fraîches (coriandre, basilic, aneth, persil, ciboulette, menthe, estragon, thym,...), j'aime bien. Le nord-est de l'Arménie est aussi verdoyant que la Géorgie, et c'est facile de trouver des coins de bivouac à peu près confortables.

Petit coin bucolique du Petit Caucase, mai 2023 Naturellement, si c'est si vert, c'est qu'il y a souvent des averses, en fin d'après-midi ou en début de nuit, mais bon, météo globalement agréable.

Et si une averse tombe pendant qu'on traverse un village, pas de souci, un abri s'offrira au cyclo-voyageur, comme à Noyemberian où j'ai passé une demi-heure dans la petite boutique de frippes d'Arpineh, Dans la boutique d'Arpineh pendant une averse, mai 2023 en prenant un café agrémenté de sucreries faites maison, comme en Géorgie, à base de noix enrobées de sirop de fruits séché.

Dans les gîtes ou petits hôtels, les installations sanitaires sont incontestablement de technologie russe. L'eau chaude est aléatoirement à droite ou à gauche, et surtout, le réglage du mitigeur pour prendre une douche ni glacée ni brûlante demande beaucoup de doigté et de patience ; si on y arrive, il faut faire très attention de ne pas le dérégler en le touchant du coude...

Vous voulez un café macchiato, ou bien ???, mai 2023Mon apprentissage du déchiffrage en alphabet arménien ne progresse pas aussi vite que j'espérais, car dans la région que je viens de traverser, outre que j'avance très lentement sur mon enclume non motorisée, à cause des "montagnes russes", et que je vois donc peu de panneaux par heure, les panneaux ne sont pas souvent transcrits en alphabet cyrillique ou latin. Mais bon, au 4ème jour, j'ai pu reconnaître, en cherchant bien, non seulement le macchiato et le retour monnaie, mais aussi le capuccino et le chocolat au menu de cette machine distributeur de boissons.

Bon, suite au prochain épisode. Le petit orage d'hier soir avait coupé internet, mais c'est rétabli. Pour l'heure, je vais faire un tour en ville dans Idjevan, après une nuit reposante dans un confortable et sympathique gîte, chez Anahit, une jeune retraitée ex prof de physique de la fac d'Idjevan.

Ah, j'allais oublier : incroyable, j'ai vu une trace d'un passage d'Obélix en Arménie ! Obélix serait-il passé en Arménie ?, mai 2023 Lui aussi, il avait dû croiser des caravaniers arméniens à la frontière. Mais à part ça, comme prévu, le russe m'est nettement plus utile ici que le français ou l'anglais.

6 mai 2023

Gaumardjos

J'ai beau passer à Tbilissi pour la 4ème fois (en 12 ans), j'ai encore eu droit à un tarif touriste entre l'aéroport et la gostevoy dom où j'avais réservé. Mais au moins, le chauffeur avait un très grand break, il a trouvé rapidement cette minuscule rue dans un quartier sans aucune signalisation (il avait une appli guidage GPS dans son smartphone) et la propriétaire Salomé m'a accueillie aimablement à 4 h du matin, heure locale (2 h de décalage avec la France).

Jgufi Bani : "Afxazuri balada"

Je vous raconte en passant ce qui est arrivée à mon encombrant et pesant bagage spécial, mon tricycle couché AZUB. Figurez-vous qu'il est arrivé dans le hall à Tbilissi avant mes sacoches, et sur le tapis roulant normal ! Carton un peu écorché, car les bagagistes ont défait ce que le Service "Bagages spéciaux" de l'aéroport de Genève m'avait contrainte à faire.

Avant d'aller à l'aéroport, j'avais emballé mon colis spécial en laissant soigneusement dépasser les 2 roues avant, et une sangle attachée à l'arrière. Ainsi, posé au sol, le trike était protégé par sa carapace de carton et ne roulait pas, mais si on soulevait un peu l'arrière en prenant la sangle, on pouvait faire rouler l'engin en le tirant par sa laisse : extra ! J'ai oublié de photographier la chose, mais j'étais fière de mon emballage.

Le spécialiste du recyclage de vélos au Vieux bazar de Tbilissi, mai 2023

A Cointrin, les agents à l'accueil m'ont obligée à aller "compléter" cet emballage pourtant idéal à la " machine à wrapper", ce qui a donné bien du mal au technicien, le gabarit du bagage n'étant évidemment pas adapté à sa machine, et j'ai dû récupérer un chariot pour me re-présenter au chargement.

Eh bien à Tbilissi, j'ai constaté que les bagagistes, soit dès Genève, soit à Istanbul, ont déchiré le suremballage pour redonner à mon emballage son caractère fonctionnel. Ah, quand ceux qui décident ne sont pas ceux qui font le boulot, c'est bien partout pareil...

Bref, tout bien arrivé à Tbilissi. J'aime bien cette ville, que je vois pour la première fois avant la haute saison touristique : c'est encore mieux ! Température agréable au lieu d'étouffante, un peu moins de cohue dans le centre ancien rénové.

Slava Ukraini (gloire à l'Ukraine), mai 2023

J'ai pris un bon repas à la terrasse d'un restau apparemment simple mais excellent (et pas donné, mais bon, pour un touriste français, abordable) qui avait accroché en façade un drapeau ukrainien (j'en ai vu pas mal d'autres en ville) et un pannonceau indiquant "En mangeant ici, vous êtes d'accord que Putin est criminel d'avoir agressé l'Ukraine" À la terrasse du restaurant Otsy, avec un.verre de Kisi, un très bon vin blanc géorgien, mai 2023. Et il y avait des Russes aussi bien en terrasse qu'à l'intérieur...

En sortant, j'ai cherché d'où venaient les chants géorgiens que j'entendais : un petit ensemble vocal était en train de répéter dans la cour avec petit parc d'une église. Un des choristes m'a expliqué que les chants les plus énergiques et entraînants qu'ils venaient d'interpréter parlaient du vin géorgien. Mais l'interface de gestion des pages du blog ne reconnaît apparemment pas le format mp4 de la vidéo mon smartphone, bizarre : eh ben tant pis, je ne vous en mets pas un extrait ici... Gaumardjos !

16 avr. 2023

Au menu cette année

Bon, si avec les indices précédents et votre moteur de recherche, vous n'avez pas trouvé, c'est que vous n'avez pas bien cherché : je serai bientôt en Arménie.

Shahnourh Aznavourian : "Emmenez-moi"

Je vais une fois de plus embarquer avec Turkish, vu qu'Istanbul est souvent sur mon chemin, et que cette compagnie aérienne est très sympa pour les vélos "hors gabarit" en bagage : ils prennent mon encombrant tricycle couché de 23 kilos pour le prix d'un vélo normal. Petite complication : Turkish ne dessert pas l'Arménie, et 84% des 1254 km de frontières internationales terrestres de l'Arménie sont hermétiquement fermés.

Arménie, carte schématique, avr. 2023

Depuis quelques années, il y avait de laborieuses négociations en vue d'une possible future ouverture de la frontière terrestre entre Turquie et Arménie. Mais l'Azerbaïdjan, qui arrose la Turquie —et l'Union Européenne— par le gazoduc BTC (Bakou - Tbilissi - Ceyhan) a contribué à faire capoter ça, en lançant une opération militaire spéciale aux frontières de l'Arménie et du Haut Karabagh (nom azéri) ou Artsakh (nom arménien), de septembre à novembre 2020. J'atterrirai donc à Tbilissi.

Alphabet géorgien

Le poste-frontière arménien le plus proche, Bagratashen, n'est qu'à 80 km. J'ai noté quelques sites intéressants ou photogéniques. Je ne sais pas encore dans quel ordre j'y passerai, ni si j'aurai le temps de tous les visiter, au rythme de ma chaise longue à pédales. Mais j'ai repéré Idjevan, ville jumelée avec Valence (là où —pub !— mon employeur l'UGA m'envoie travailler sans prendre en compte mes temps de trajet Grenoble - Valence) ; Dilijan ; le lac Sevan et le site de Noraduz ; Erevan ; peut-être Goris plus au sud. Et, inévitable en Arménie, quelques monastères, églises ou autres temples perchés choisis pour la vue (les intérieurs m'intéressent moins), comme Khor Virap face à l'Ararat, Geghard en partie troglodyte, Tatev, Noravank, Garni... Et bien sûr, je pratiquerai mon jeu habituel : apprendre à lire les panneaux et les enseignes.

Alphabet arménien

Et je ne visiterai pas le Haut-Karabagh, vu que les opérateurs militaires spéciaux azerbaïdjanais en bloquent l'accès, sous le vague contrôle de casques-bleus russes pas mécontents d'être là plutôt que sur le front ukrainien...

11 avr. 2023

Ouf, on repart !

Enfin, c'est pas trop tôt !

HK (Kaddour Hadadi et les Saltimbanques) : "Danser encore"

Après les épidémies successives de Covid, de con-finements absurdes, d'injonctions contradictoires, de passes dits sanitaires aux critères arbitraires, et de fermetures intermittentes de frontières,

De gauche à droite : la porte-parole du gouvernement, le ministre de la Santé, et le président du Conseil Scientifique, avr. 2023

on peut de nouveau voyager à peu près normalement. Pas partout, certes : toutes les frontières n'ont pas réouvert, certaines sont même devenues infranchissables ou très dangereuses (pauvre Ukraine...), mais situation en très net progrès. Et cette année, je peux déstocker un peu de CET (compte épargne-temps), alors j'ai décidé d'en profiter pour prendre un congé "hors saison", c'est-à-dire en-dehors des grandes vacances d'été. J'irai visiter un pays qui me tentait depuis longtemps, mais où je n'avais pas trop envie d'aller en plein été.

C'est encore un pays en -stan, du moins, dans sa propre langue. Paysage et fruit typiques, et accessoirement couleurs du drapeau national du Hayastan, avr. 2023 C'est un pays montagneux dont la montagne la plus connue (5165m) aurait, selon notre correspondant à la SPA, accueilli le tout premier bateau de réfugiés climatiques. Ce volcan endormi est en fait dans le pays riverain, juste de l'autre côté de la frontière, et on ne peut pas y aller sans faire le détour par un pays tiers. Son territoire a été dépecé par les 3 empires voisins, et a perdu près de 90% de la superficie qu'il avait à son apogée, ainsi qu'une fraction non négligeable de sa population déportée et massacrée. Sa diaspora est plus nombreuse que ses 3 millions d'autochtones. Son alphabet compte 39 lettres (dont quelques consonnes originales, ça se fait bien dans cette région du globe), et je ne sais pas encore le déchiffrer. L'avez-vous reconnu(e) ?

M.Gyulum..., Ankin... T.Khandjar..., A.Minass... et J.Teke... : "Hin u nor Hayastan"

Allez, j'ajoute 2 indices :

  • A.Minass... joue du duduk.
  • Et si Goscinny avait écrit un album Astérix en Hayastan, les personnages auraient pu être le chef Brassduvan, son conseiller Bonessian, le soldat Tambourbatan, le diplomate Lubrifian, le coursier Véloplian, les marchands Négossian et Détayan, le vigneron Roujoublan, le druide Charlatan, le barde Silvivartan et la danseuse Volplaneh, le géomètre Piradian, le doyen Poidézan et son épouse Bonnaneh, l'aubergiste Otelrestoran, la cuisinière Eskaloppaneh et les serveuses Pôbazaneh et Dékaféineh...

Hayastan, carte schématique muette, avr. 2023

17 mai 2020

Dernier col avec vue sous les aigles / Последний перевал с видом под орлами

Sortie du village de Basshiy

Aïnaz Kabysheva : "Қамажай"

J'ai un peu hésité à refaire une tentative d'approche des monts Aktau, mais cela m'aurait obligée à terminer ma boucle au pas de course. Tant pis, j'ai gardé l'habitude qui avait rendu mes précédents voyages si agréables et intéressants : se laisser porter par les imprévus, plutôt que de collectionner frénétiquement les sites touristiques.

3 des 6 aigles qui volaient dans mon champ visuel, dans le nord du parc national Altyn-Emel

Les aigles me l'ont bien rendu : à l'approche des hauteurs qu'on franchit par le col Altyn Emel, ils étaient nombreux par cette belle journée d'après orage.

Aigle survolant le secteur nord-ouest du parc Altyn-Emel, août 2019

La position semi-allongée sur un tricycle couché, et sa stabilité intrinsèque à basse vitesse, sont idéales pour admirer le ballet des aigles royaux : j'en ai eu jusqu'à 6 volant simultanément dans mon champ de vision. Bon, OK, le champ de vision est vaste dans la steppe kazakhe, mais quand même !

Les 3 autres des 6 aigles qui volaient dans mon champ visuel, dans le nord du parc Altyn-Emel.

C'est un beau spectacle, difficile à rendre en photo : le contraste entre la relative lenteur de leurs battements d'ailes, et la vitesse à laquelle ils volent ou changent de direction, est impressionnant. Pas étonnant que l'aigle soit si souvent présent sur les armoiries des empereurs...

Route du col Altyn Emel. Aire de repos pour voitures fatiguées

Au pied du col, une vieille voiture au look typique des Volga de la fin de l'URSS s'est arrêtée juste devant moi. Toute la famille est sortie pour me saluer cordialement et m'offrir un fruit et quelques biscuits. Comme je leur faisais part de mon étonnement amusé en comptant le nombre de passagers qui venaient de descendre de la voiture, le père m'a proposé avec un grand sourire d'emporter un des enfants sur mon porte-bagages, déclenchant l'hilarité de sa petite tribu.

Montée au col Altyn Emel

Le ruisseau qui, d'après ma carte, longeait la route, était à sec sur une partie du parcours, mais je n'ai pas manqué d'eau. Quelques fermes ou yourtes isolées vendaient du kumyz, fromage ou un repas sommaire à base de shashliks.

Cimetière dans la steppe peu avant Sary Özek

La vue de l'autre côté du col s'ouvrait progressivement sur une steppe vallonnée où je me suis posée pour un dernier bivouac, puis sur la plaine d'Almaty.

Descente sur Kapchagay

J'ai traversé Sary Özek, une petite ville flanquée de quelques usines en ruine, et j'ai fait une pause de 2 jours à Kapchagay, dans un hôtel un peu excentré qui ne payait pas de mine, mais bien confortable : j'avais un petit appartement climatisé dans un préfabriqué, avec sauna dans le bâtiment d'en face et un restaurant juste à côté. Mais ma gourmandise m'a poussée à aller tester un restaurant géorgien au centre ville.

Dans une rue tranquille près du bazar de Kapchagay

Kapchagay est une station avec des casinos à la réputation sulfureuse, quelques centres de vacances qui ont plus ou moins bien vieilli,

Kapchagay : résidences de standings divers et variés

une centrale hydroélectrique et une banlieue industrielle fatiguée.

Zone industrielle de Kapchagay

Les plages du lac de Kapchagay ne sont pas super attractives, j'ai finalement préféré me relaxer à l' Akvapark, avec ses aires de pique-nique, son café-restaurant en terrasse et ses bassins avec toboggans.

Dans l' Akvapark de Kapchagay

27 mar. 2020

Dunes chantantes sous la pluie / Поющие барханы под дождем

Flanc de dune sous mes pieds

Les "dunes chantantes" sont une des principales attractions du parc national Altyn Emel, une réserve naturelle quasi désertique qui s'étend sur près de 5000 km2 entre Zharkent et le lac de barrage de Kapchagay.

Arkaiym : "Батыр"

Le compte à rebours du temps restant avant mon départ du Kazakhstan m'a incitée à prendre un taxi de Zharkent jusqu'à l'entrée du parc. Un des chauffeurs qui attendaient devant le bazar central, avec une vieille Volkswagen déglinguée, mais munie d'une galerie de toit, m'a rapidement proposé un tarif raisonnable, à peine plus élevé que mon prix de départ.

Les taksists de Zharkent aident mon chauffeur à charger le tricycle

Avec 2 de ses collègues, ils ont hissé et sanglé mon tricycle sur le toit ; je lui ai réglé mes 15'000 KZT dès la première station-service pour qu'il puisse faire le plein (une pratique courante là-bas pour les longues distances). Il m' a déposée devant le bureau des guides du parc Altyn Emel à Basshiy (ex Kalinino) et m'a trouvé une maison d'hôtes pas encore signalée juste à côté, chez Zhanna.

Le long de la route entre Zharkent et Basshiy

Zhanna est une sympathique jeune baboushka qui travaillait auparavant à l'hôtel Altyn Emel, et a eu envie de proposer un hébergement plus chaleureux et de bon rapport qualité/prix. Son mari a réaménagé une annexe en construisant 4 chambres avec une petite salle de bains toute neuve, et les repas sont servis dans la salle à manger familiale.

Grâce à l'orage de la veille, le sable était à une température confortable

Je craignais de trouver une foule de touristes, mais en semaine c'est assez calme. J'ai eu de la chance : j'ai fait connaissance avec Andreas, un allemand parti d'Europe sac au dos 2 mois auparavant, qui venait d'arriver d'Almaty, et qui, lui non plus, n'avait rien réservé. On a décidé de partager une chambre chez Zhanna et un guide avec 4x4 pour 2 jours.

Parc national Altyn Emel. En route vers les dunes

Les gardiens du parc offrent couramment leurs services comme chauffeur-guide, pour un tarif d'environ 50 €/jour, entrée du parc et location du véhicule comprises, donc si on partage le véhicule ce n'est pas cher.

2 touristes autrichiens qui logeaient aussi chez Zhanna

J'avais envisagé de visiter en tricycle, mais l'état des pistes traversant une vaste zone peu intéressante, et les distances entre les sites photogéniques et les rares points d'eau dans le parc, m'en ont dissuadée. D'ailleurs, les gardiens ne m'auraient pas laissé partir seule en trike, sauf pour un aller-retour aux dunes, à cause du manque d'eau potable dans le reste du parc, et de restrictions sur les sites où le bivouac est autorisé.

Début de matinée et fin d'après-midi sont de bons moments pour flâner dans les dunes

Le guide nous a judicieusement proposé de commencer par aller voir les fameuses dunes chantantes au coucher du soleil, et de réserver une longue journée le lendemain pour visiter l'oasis de Kosbastau, et les monts Kakutau et Aktau.

La vue derrière moi en montant sur les dunes chantantes

La route entre Basshiy et les dunes commence par une longue traversée de steppe rapée et plate, sur une piste en tôle ondulée poussiéreuse que notre Lada 4x4 survolait à vive allure.

Kulans dans la steppe du parc Altyn Emel

On a aperçu en route des rapaces (dont des aigles royaux, mais pas que), quelques chameaux de Bactriane et un troupeau de kulans, une espèce protégée d'ânes sauvages.

Vue des dunes chantantes sur le parc Altyn Emel

Les "dunes chantantes" ne sont pas nombreuses, mais elles sont belles, et surtout, en y montant, on découvre des vues dont on ne se lasse pas : selon le côté où on regarde, on voit des montagnes aux roches oxydées et colorées dominant une plaine aride, des prairies vert pâle, une rivière (l'Ily), ou des montagnes enneigées (une des chaînes de l'Ala Tau). Ou un peu de tout ça à la fois : c'est beau.

Le fleuve Ily ; au fond, la chaîne Zailyskie Alatau

Par contre, les dunes étaient muettes : le vent soufflait bien, mais il ne les fait chanter que par temps parfaitement sec, et pas de chance, il y a eu un orage hier, et la météo pour demain n'est pas meilleure...

Et j'entends siffler le vent, mais aujourd'hui les dunes ne chantent pas

Le lendemain, c'est un autre gardien qui nous a emmenés en direction de Kosbastau et Kakutau. L'oasis était animé, un minibus de randonneurs russes avait déposé des campeurs entre les énormes saules de 700 ans, qui ont donné leur nom au parc Altyn Emel, et une mare d'eau douce.

Kostantau, l'oasis aux saules sept-centenaires

Sur le site de Kakutau et ses rochers rouge sombre aux formes tarabiscotées, les gros nuages gris ont commencé à nous arroser d'une pluie de moins en moins fine.

Rochers de Kakutau par temps très gris

Quelques dizaines de km plus loin, la pluie tombait en trombes. Les ornières de la piste et les moindres creux dans cette steppe habituellement aride étaient pleins d'eau, au point que le moteur du 4x4 commençait à se noyer.

L'eau projetée par les roues avant s'ajoute aux trombes d'eau de l'averse

Les toussotements du moteur et un torrent de boue barrant la piste à moins de 10 km du spectaculaire massif Aktau nous ont obligés à faire demi-tour, malgré la fin de l'averse. Dommage... Mais on était plutôt contents que le moteur accepte de redémarrer pour rentrer chez Zhanna, d'autant plus qu'on ne captait plus le réseau depuis une bonne vingtaine de km.

On ne peut vraiment pas aller plus loin...

L'après-midi, j'ai flâné dans le village à la recherche d'une petite bière que je n'ai pas trouvée (un petit groupe de touristes autrichiens avaient dévalisé le stock la veille au soir...), j'ai fait essayer mon tricycle à quelques gamins ravis, j'ai pu discuter avec Andreas en prenant le thé, et avec une famille russo-iranienne le soir autour d'un bon lagman. Le lendemain matin, chacun repartira de son côté.

23 janv. 2020

Steppe, ma ste-e-ppe / Степюшка степь

Steppe kazakhe rapée entre Kökpek et Charyn

Bon, je ne vais pas m'étendre trop longuement sur le sujet, mais à propos d'étendue, la steppe kazakhe, c'est quelque chose. Et pourtant je n'en ai parcouru qu'une infime portion.

Ansambl Piknik : "Полюшко поле"

Troupeau de chevaux dans la steppe près de Kegen

Il y a une certaine variété : l'herbe peut être plus ou moins verte ou sèche, rase ou plus haute, ou rase avec quelques touffes hautes, ou complètement râpée avec quelques petites touffes. La route, avec en moyenne un virage tous les 5 km, peut être un excellent macadam ou une piste poussiéreuse en tôle ondulée.

Steppe kazakhe entaillée par le début du canyon de la rivière Charyn

Le point commun, c'est la rareté ou l'absence des arbres et des habitations, à tel point que quand on aperçoit quelque chose à l'horizon, on sait qu'on va mettre au moins 1/2 h pour s'en approcher, sauf si c'est le nuage de poussière produit par un véhicule qui arrive en sens inverse.

Un arbre perdu dans la steppe !

Et entre temps, il n'y aura rien d'autre à voir, à part, éventuellement, un aigle de passage. On finit par se résigner. Mais si la route est mauvaise ou en faux-plat montant, à la vitesse d'un tricycle sans assistance électrique, on finit par trouver le temps long.

Steppe rapée et piste avec tôle ondulée entre Charyn et Chundzha

Il peut y avoir un petit vent frais ou il peut faire très chaud : mon thermomètre est monté jusqu'à 46,7°C au soleil dans la région entre Charyn et Zharkent. Je sais que les relevés météo donnent la température à l'ombre, mais à quoi bon quand la seule ombre présente sur plusieurs dizaines de km est la mienne ?

Pause-pomme par 46,7°C. La cordelette entre la gourde-thermos et le porte-bidon, c'est à cause de la tôle ondulée, sinon je perds ma gourde quand ça secoue trop... Je faisais régulièrement de petites pauses pour boire un peu ou manger une pomme. Le premier litre d'eau fraîche dans mes 2 petites gourdes-thermos ne durait pas longtemps ; ensuite je buvais l'eau chaude des vaches stockées sur le porte-bagage arrière (non, je n'ai pas transporté de bétail ni puisé mon eau dans les abreuvoirs ! Je parle de mes vaches à eau Ortlieb). Et les pommes, c'est bien : douillettement rangées parmi les vêtements dans les sacoches, elles se réchauffent moins vite que l'eau sur le porte-bagages.

Mais qu'il fasse chaud ou froid ne change pas le fait qu'à la longue, on finit par se dire que les avantages qu'il y a à voyager lentement, à vélo, ne servent pas à grand-chose dans la vaste steppe...

Altyn Emel. Piste entre Basshiy et les Dunes chantantes

Erbol Zhenisbek : "Самал тау"

Une participante kazakhe du prochain SunTrip Lyon - Canton en 2020 A petite dose, on médite un peu, et on peut en profiter pour recharger les batteries de l'appareil photo pendant qu'on vide celle du baladeur mp3.

Mais bon, c'est un peu dissuasif pour un éventuel futur SunTrip. Pourtant, ce truc est fantastique : les participants, qui ne sont pas tous de grands sportifs, parcourent près de 12000 km en moins de 100 jours, de la France à la Chine, sur des vélos à assistance électrique rechargés par panneaux solaires. Le recordman du Sun Trip en 2018 n'a mis que 46 jours pour faire Lyon-Canton, et cette même année, un autre participant a établi le record de distance en une journée (c'est-à-dire, pour le Sun Trip, du lever au coucher du soleil) : 427 km, dans la steppe kazakhe justement, avec soleil radieux et vent dans le dos ! Mais sur la distance, il y a quelques milliers de km de steppe inhabitée, et surtout, encore plus dur pour moi, dans les autres tronçons où il y a plein de distractions, il faut se dépêcher pour finir dans les temps...

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