De col en col jusqu'au lac Sevan

Je profite d'une pause relax pour réduire le retard que le blog a pris sur moi (et pourtant, je ne roule pas vite...).

Armenian Navy Band & Arto Tunchboyadjian : "Havatqs chem moranum"

Ah, mise à jour encore retardée par une coupure de courant...

Arrivée à Dilijan par temps pluvieux, mai 2023

Bien que Dilijan soit un peu plus touristique qu' Idjevan, je ne m'y suis pas arrêtée très longtemps. J'y suis arrivée par temps de pluie.

Centre de Dilijan. Façade typique avec dalles de basalte, mai 2023

Je me suis réfugiée dans un petit gostevoy dom (gîte chez l'habitant) sympa, chez Lidia. Elle m'a gentiment prêté des pantoufles et proposé un thé bien chaud quand elle m'a vue marcher en chaussettes mouillées dans sa maison.

Entrée ouest de Dilijan. Autocollants "Artsakh libre", périmés..., mai 2023

J'ai passé les 2 averses suivantes au musée d'art et d'archéologie, puis dans un bon petit restaurant où je me suis régalée : truite grillée aux noisettes et à l'estragon avec beurre au citron et épinards frais, et un verre de bon vin blanc de la région, au goût qui rappelle un peu les mtsvane et kvevri géorgiens, miam !

Montée de Dilijan au col de Sevan, mai 2023

Ensuite, longue montée de Dilijan au col de Sevan (2150m) par temps frais puis humide. Pendant les 2 averses suivantes, j'ai trouvé refuge successivement dans un hôtel avec piscine et sauna, où j'ai aussi profité du sèche-cheveux pour faire sécher ma petite lessive ; puis le lendemain sous un minuscule kiosque où Seda et son mari vendent des épis de maïs bouillis pour arrondir leurs fins de mois de modestes retraités.

Maïs bouilli au feu de bois et au gaz, mai 2023

J'ai pu profiter de leur installation low-tech pour me réchauffer les pieds : un tuyau branché sur leur vieux 4x4 soviétique alimente leur petit brasero mixte feu de bois + gaz (il y a pas mal de voitures qui roulent au gaz GPL en Arménie).

Refuge pendant une averse sous le kiosque de maïs bouilli avec Seda, mai 2023

Et enfin, une belle éclaircie m'a permis de rejoindre le col par l'ancienne route, encore en assez bon état. La route actuelle passe dans un tunnel de 2 km, pas envie de m'y aventurer en tricycle couché !

Montée au col de Sevan pour éviter le tunnel Dilijan - Sevan, mai 2023

A partir de Semionovka, le petit village installé au col, le paysage est assez différent.

Une antenne émerge des nuages au col Sevan, mai 2023

On arrive sur de hauts plateaux volcaniques vallonnés, et les paturages remplacent la forêt.

Col de Sevan : espérons que les nuages ne passeront pas, mai 2023

De là, on commence à voir le lac Sevan, que j'ai atteint à la nuit tombante.

Première vue du lac Sevan depuis le col de Sevan, mai 2023

Là, quelques gars qui attendaient une marshrutka m'ont indiqué un petit hôtel à 2-3 km, et j'ai fini par comprendre que quand ils me disaient "à gauche", c'est qu'il fallait prendre la voie express qui longe la rive ouest du lac à contre-sens, vu que les restaus et hôtels sont quasiment tous côté lac. Ils étaient unanimes : un vélo à contre-sens sur la bande d'arrêt d'urgence, ça ne pose aucun problème, personne ne me dirait rien. Mais je me sentais moyennement à l'aise dans cette situation avec mon petit éclairage sur piles AA à l'arrière et AAA dans ma frontale...

Lac Sevan et chaîne de Vardenis après une nuit bien fraîche, mai 2023

Alors, je me suis arrêtée dès que j'ai pu, dans un minuscule restaurant déjà fermé mais encore animé, où Gevorg et ses 2 cousins terminaient une longue journée de travail : ils construisent des "domiki", des paillottes en bois, pour agrandir le restaurant. C'est dans leur parc tranquille que j'ai pu monter ma tente.

Le parc du petit restaurant de Narineh et Gevorg, mai 2023

En prime, j'ai été invitée pour le repas préparé par Narineh, la tante de Gevorg : ça m'a donné l'occasion de découvrir une nouvelle plante comestible, appelée khantig en arménien, qui se consomme marinée comme du câpre ou des cornichons, et qui ressemble beaucoup au dzhondzholi géorgien. Quand j'ai demandé le nom russe, ils m'ont dit qu'ils ne savaient pas, le khantig ne pousse pas en Russie.

J'ai ensuite pu m'installer très confortablement, car Gevorg m'a prêté 4 couvertures que j'ai utilisées comme moquette dans ma tente : il avait peur que j'aie froid, la météo annonçait +1°C cette nuit. Je n'ai pas regretté d'avoir emporté le plus épais (enfin, le moins léger) de mes 2 duvets. Seule ombre au tableau de cette nuit : le vent a tourné après l'heure du coucher, et je me suis retrouvée une partie de la nuit sous le vent d'un tas d'ordures qui se consumait lentement mais sûrement. Ca, c'est une plaie en Arménie : les gens brûlent souvent eux-mêmes leurs ordures à ciel ouvert.

Et enfin, le lendemain, une journée complète sans la moindre averse : j'ai pris un petit coup de soleil sur les bras.

Annexes

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet