Au bord du lac jusqu'au col suivant
Par Moi le 26 mai 2023, 09h06 - Hayastan - Lien permanent
J'ai continué mon chemin le long du lac Sevan, pendant une quinzaine de km sur la bande d'arrêt d'urgence cyclable à contre-sens de la voie express, cette fois de jour. Et en effet, personne ne m'a rien dit, même les 3 voitures de police que j'ai croisées sur ce tronçon.
Ensuite, à Sevan, la route 2x2 voies bifurque à l'ouest vers Erevan, et moi, j'ai continué à longer le lac vers le sud, tranquillement sur une route où il y avait relativement peu de circulation.
Le lac Sevan a eu une eau pure, et était peuplé d' "ishkhan", une espèce de truite réputée pour sa chair. Mais des prélèvements pour irriguer des régions plus sèches et alimenter quelques centrales hydroélectriques, le déversement de quelques polluants issus d'une mine d'or à la frontière Arménie / Azerbaïdjan, et l'introduction de "sig" à l'époque soviétique, ont fait considérablement diminuer cette population de truites, et le niveau du lac d'environ 20 m.
Aussi, la plupart des restaurants ou des kiosques de poisson séché au bord du lac vous proposeront du "sig", qui est, si j'ai bien compris, un proche cousin du lavaret ou de la féra de nos lacs alpins, mais originaire des lacs proches de la Baltique, et introduit ici à l'époque soviétique.
J'ai donc fait une cure de "sig" grillé et salade tomate-concombre aux herbes fraîches, et ai ainsi pu découvrir 2 autres herbes comestibles dont je n'ai pas retenu le nom, une au goût de radis, et une qui a un aspect intermédiaire entre aneth et estragon avec un goût très proche du persil.
Même sans baignade (l'eau est encore bien froide), j'ai pris mon temps, et j'ai visité au passage 3 sites touristiques dont un seul était plein de touristes et de kiosques pour touristes, Sevanavank. J'ai fait une pause agréable à un stand de jus de grenades fraîchement pressées, avec vue sur le monastère et les échoppes de babioles et autres cailloux sculptés.
Le petit monastère de Hayravank était aussi photogénique et nettement plus calme.
Enfin, j'ai été un peu déçue par le cimetière de Noraduz, car on ne peut pas voir en même temps les "khatchkars" et le lac, et en plus, je l'ai visité par temps très gris...
Les khatchkars, ce sont des pierres tombales, souvent dressées verticalement, et comportant des inscriptions, des scènes de vie et/ou des croix.
Les plus rustiques et résistantes (certains datent de plus de 10 siècles) sont taillées dans des roches volcaniques, les plus finement sculptées sont taillées dans des roches calcaires.
La production de pierres de taille reste une activité courante en Arménie. On voit régulièrement de petites fabriques le long des routes, où une grosse machine découpe les blocs de cailloux en plaques.
Et après ce tronçon presque plat, bien sûr, il y a d'autres montagnes et cols. Le suivant sera le col Selim, le plus haut de mon petit tour en Arménie, à 2410 m d'altitude.
J'ai pu admirer au passage le travail d'une équipe de pose de "rustines" en bitume, ils traitaient à la main les nombreux nids de poule pour éviter qu'ils grossissent.
Commentaires
-- en fait, le champ de katchkars si photogénique que j'avais vu sur quelques sites web est proche mais en-dehors de Noraduz. La piste qui y mène n'était pas signalée. J'ai raté ce petit site avec une jolie vue sur le lac et un petit cône volcanique, le Her-Her.