Mon vélo de trek / Мой велосипед
Mon gabarit m'a conduite à opter pour un vélo sur mesure, qui aurait pu venir de chez Vagabonde, mais après les déboires que je vous explique ci-dessous (SAV carrément pas correct après 2 buggs dans l'étude posturale et le dessin du cadre), finalement c'est un vélo Cattin, mon deuxième vélo Cattin, quel luxe !
Si vous avez une remarque, un avis, un retour d'expérience, une question à ce sujet, la fonction "Commentaire" n'est pas prévue en bas des pages de la présente rubrique, mais vous pouvez participer ici : > Préparatifs >> Préparation de la monture
Malheureusement, je n'aurai profité de ce vélo de trek Cattin que pendant moins de 2 ans . En mars 2017, j'ai été percutée par un chauffard qui m'a grillé une priorité sur mon trajet de retour du boulot. Je m'en suis plutôt bien tirée vu la vitesse à laquelle la voiture allait (cet abruti n'a même pas freiné et a pris la fuite...) : comme je l'avais vu venir, le choc a été quasiment tangentiel et j'ai atterri de mon petit vol plané presque à l'horizontale avec les bras en extension. Mais les séquelles de cet accident m'empêchent de faire du vélo : mon épaule droite, mon poignet gauche et ma cervicale C5 ne supportent plus la position penchée vers l'avant, avec l'appui sur le guidon, et la nuque en tension pour voir autre chose que le guidon.
Solution recommandée par mon chirurgien (mais j'y avais déjà pensé avant qu'il me le dise ) : conversion au vélo couché. Je préparerai une page consacrée à mes chaises longues à pédales (un robuste trike AZUB, puis un vélo de rando sur mesure Wolf & Wolf) dès que j'aurai assez de temps libre, et fini les mises à jour "Kazakhstan".
En attendant, voici comment j'ai fini, non sans mal après le cadre raté chez Vagabonde, par avoir un bon vélo de trek sur mesure Cattin, et comment je l'ai équipé.
Petit problème de taille
Je suis d'un gabarit "non standard" (petite taille). Après quelques bricolages (changements de selle, potence, cintre,...), le vélociste chez qui j'avais acheté mes 2 derniers vélos route et VTT a fini par me conseiller de passer au sur-mesure,
car les cadres de série sont trop longs pour moi. Il m'a donné les coordonnées d'un artisan local. Et depuis, j'ai un vélo sur lequel je peux rouler des journées entières sans maltraiter nuque, épaules ou genoux. Et j'ai tellement apprécié que j'en ai même 2 maintenant.
Vélo sur mesure n° 1
Le premier, sorti de l'atelier de Daniel Cattin à Crolles en 2003, est une randonneuse polyvalente. Elle me donne satisfaction aussi bien pour des randonnées un peu sportives à la journée, que pour du cyclo-camping. J'en suis très contente : position ergonomique, appuis bien répartis, bon compromis rigidité/confort et stabilité/maniabilité, peu de maintenance et elle est faisable avec peu d'outils.
Mais au fil des ans, ma pratique a évolué vers des escapades sur des chemins plus chaotiques et lointains.
Alors, l'année où ma vieille voiture est morte et où j'ai décidé de ne pas en racheter, je me suis offert mon deuxième vélo sur mesure, plus typé VTT, pour pouvoir chausser des pneus VTT et des pneus-clous , et pour monter un moyeu Rohloff sur un cadre prévu à cet effet.
J'ai initialement commandé ce deuxième vélo chez Vagabonde Cycles, près de Valence, car j'avais appris que Daniel Cattin allait prendre sa retraite.
Vélo sur mesure n° 2.0 : bugg...
Hélas, j'ai eu une mauvaise surprise à la livraison de ce vélo Vagabonde : "toe overlap". Ma roue avant butait sur le bout de mes pieds dans les virages un peu serrés.
Lors de mon tout premier voyage avec ce vélo en 2011 (je partais dans le Caucase le lendemain de la livraison), j'ai fait 2 chutes dès ma première semaine sur des pistes de montagne à cause de ça, dont une où je me suis fait peur — et accessoirement, un peu mal à une cuisse...
Cyclistes de petite taille, attention !
Origine de cette erreur : dans l'atelier Vagabonde, le bâti de test, sur lequel on fait normalement pédaler le cyclo-client pour optimiser les cotes du futur vélo, ne pouvait pas se régler assez bas pour moi : je ne pouvais pas pédaler sans me déhancher. J'ai appris plus tard que la mère d'une amie drômoise, pas plus grande que moi, avait elle aussi rencontré ce problème de bâti trop haut chez Vagabonde, mais elle avait eu plus de chance que moi, son vélo sur mesure lui allait bien. Je le signale, parce que sur le forum où Patrice Drouin et moi avons échangé quelques amabilités, il a osé prétendre que son bâti de test était adapté à toutes les tailles, mais que je ne lui avais pas laissé le temps de procéder au réglage du bâti le jour de l'étude posturale dans son atelier : ben voyons !
Bref, faute de pouvoir procéder à ce test le jour de l'étude posturale, j'ai proposé à l'artisan de se conformer aux cotes de mon premier vélo sur mesure, qui me convient parfaitement. J'étais justement venue avec ce vélo et une photocopie de la fiche manuscrite de Daniel Cattin, avec le croquis du cadre, mes mensurations et celles du vélo. Patrice Drouin a examiné le vélo, et a accepté.
Le nouveau vélo avait bien la même cote de position en longueur selle-cintre, mais un cadre plus court et une potence plus longue (±17mm), d'où le toe overlap. Quand je suis retournée à l'atelier, bien embêtée, pour en discuter, l'artisan a commencé par s'étonner : "Ce n'est pas possible, j'ai tout vérifié." Tout, non, puisque ça touchait...
Adapter la monture au cycliste, ou le cycliste à la monture ?
Une erreur est toujours possible, ça arrive même aux meilleurs (je suis bien placée pour le savoir ), et je ne vous en aurais même pas parlé si le problème avait été résolu dans la foulée. Mais à mon grand étonnement, voici ce que Patrice Drouin m'a d'abord proposé pour éliminer le toe overlap :
- serrer davantage le garde-boue contre la roue avant. J'ai eu à peine le temps de lui dire que mon pied touchait le pneu, il l'a fait, et bien sûr mon pied touchait toujours le pneu. Et puis franchement, s'il avait suffi de resserrer le garde-boue, je l'aurais fait moi-même...
- Déplacer mes cales sous mes chaussures, car elles étaient "trop reculées". Mais je roulais confortablement avec ce réglage depuis des milliers de km ! Mon recul de cales, soigneusement ajusté 8 ans auparavant sur le bâti de test de Daniel Cattin, n'est pas "trop grand", il est plus grand que la moyenne à cause de ma forme de pied ; et je n'avais pas changé ni de chaussures, ni de cales, ni de pieds, depuis mon premier passage à l'atelier Vagabonde.
- Mettre des manivelles plus courtes. Pourquoi pas, sauf que ça ne correspond pas bien à mon style de pédalage et à ma pratique. Dès la commande, j'avais donné comme critères prioritaires de choix de transmission : retarder le moment où, dans une montée raide, je dois passer de assise à "en danseuse", ou de "en danseuse" à poussage du vélo. Raccourcir les manivelles ne va pas dans ce sens, puisqu'à force max limitée (mon poids quand je suis en danseuse), le couple moteur max sera plus faible.
J'étais perplexe mais l'artisan ne proposait rien d'autre, il se contentait de dire que ce serait mieux de gagner en vélocité... Alors j'ai testé les mesurettes proposées, sans enthousiasme, mais en me disant que si je faisais preuve de bonne volonté, on arriverait plus facilement à un compromis correct par la suite.
Avancer mes cales n'était pas bon pour mes tendons, "solution" éliminée sans surprise après 2 demi-journées de rando. Vagabonde a remplacé mon pédalier à manivelles 165 mm par du 160 : ça n'a pas suffi à supprimer le "toe overlap". Et je ne voulais pas raccourcir davantage les manivelles : non seulement cela réduisait le couple moteur, mais cela m'aurait obligée à remonter encore plus la selle pour conserver ma position de pédalage. Or... j'étais déjà un peu trop haut au-dessus du sol .
Je suis donc retournée chez Vagabonde pour faire remettre les manivelles 165, après lui avoir expliqué ce qui précède par courriel. Surprise : l'artisan m'a demandé de repayer un pédalier, comme si ce changement de manivelles avait été un caprice de ma part. Je n'ai pas refusé, mais je me suis fâchée parce que c'est lui qui avait insisté pour que je teste des manivelles plus courtes, en se gardant bien de me dire que ça allait me faire remonter ma selle. Alors cette fois, j'ai insisté pour qu'il me débarrasse du "toe overlap" sans toucher à ma position ni à mes cales, ni aux manivelles.
Vélo n° 2.1 : nouvelle fourche. Sur mesure, mais laquelle ?
L'artisan a alors proposé de faire une nouvelle fourche, mais il était contrarié au point de refuser de répondre précisément à mes questions pourtant simples sur ce qui allait changer entre les 2 fourches : stabilité de la direction, ou autre modification ? L'artisan s'est contenté de me dire qu'il connaissait bien le sujet et ne ferait évidemment pas n'importe quoi. Certes, mais c'est vague.
Petite parenthèse : lors de cette discussion assez tendue précédant le changement de fourche, comme je craignais que la nécessaire augmentation du déport (17 mm) oblige à trop réduire la chasse au sol, j'avais évoqué l'option de refaire le cadre. L'artisan m'avait immédiatement répondu qu'il n'en était pas question : il considérait que ma commande avait validé le plan initial.
Autrement dit, ce serait à moi, sans expérience de conception de cadre et sans logiciel de dessin technique, de détecter à la simple vue du plan un défaut qui avait échappé au cadreur professionnel ??? C'est un peu fort de café, ça !!!
Un mois après ce rendez-vous SAV orageux, j'ai reçu un message m'annonçant que le vélo avec sa nouvelle fourche était prêt, mais sans aucune information sur les cotes modifiées. L'artisan m'a expliqué, bien plus tard, qu' il avait préféré ne pas m'envoyer le plan modifié parce qu'il pensait que je ne validerai pas cette solution, pourtant parfaitement satisfaisante, selon lui. Je trouve ça franchement gonflé (pour rester polie...) pour une commande sur mesure !
Un bugg peut en cacher un autre
Avec la nouvelle fourche, le toe overlap était bien sûr éliminé. La chasse au sol était réduite de 14 mm (elle était devenue plus courte de 7 mm que celle de ma randonneuse "routière") : pas génial pour un vélo destiné à rouler chargé sur longue distance, mais bon, je pourrais m'habituer à tenir le guidon un peu plus fermement.
Par contre, ce qui me gênait vraiment, c'est que le vélo Vagabonde était définitivement trop haut au-dessus du sol : par rapport au vélo Cattin, boîtier de pédalier 24 mm plus haut. C'est un gros écart pour un cadre sur mesure.
Si je réglais la selle de sorte à avoir ma position habituelle pour pédaler, les arrêts/redémarrages nécessitaient que je quitte ma selle pour toucher terre avec un pied : c'est désagréable avec un vélo chargé, en ville ou en côte sur une piste gravillonneuse.
Et si je baissais la selle pour toucher le sol avec la pointe d'un pied, ma distance selle-pédales était trop courte, c'était sensiblement moins ergonomique.
Alors, dépitée et découragée , j'ai fini par abandonner ce vélo Vagabonde dans ma cave.
Déstockage du cadre Vagabonde et derniers rebondissements
Après cette malheureuse affaire, j'ai reconstitué ma cagnotte, et début 2015 j'ai commandé un second deuxième vélo chez Cattin à Grenoble. Après mon retour en 2016, j'ai revendu le cadre Vagabonde d'occasion au prix d'un cadre standard. Bonne affaire pour l'acheteur (une cyclote strasbourgeoise plus grande que moi de 5 cm), mais pas pour moi, évidemment.
Je remercie au passage Julien de la boutique en ligne Cyclo-Randonnée, et les bénévoles des 2 forums Cyclo Camping International et Cyclos-Cyclotes. Sur ces 3 sites, la rubrique "Petites annonces" est bien moins connue et moins fournie que des sites généralistes comme le Bon coin, mais l'énorme avantage est qu'aussi bien les vendeurs que les acheteurs y ont un profil très ciblé sur la pratique cyclo-tourisme & cyclo-camping.
A l'occasion de la mise en vente de mon cadre Vagabonde, j'ai été contactée par un cyclo-voyageur intrigué par mon annonce. Il m'a signalé qu'on trouvait dans un forum spécialisé des messages de Patrice Drouin, l'artisan de Vagabonde, datant de quelques mois avant mon litige. Dans 2 de ces messages, cet artisan expliquait très précisément pourquoi, quand on construit un cadre sur mesure, il faut d'abord choisir la longueur de manivelle puis dessiner le cadre, en partant de la hauteur pédale/sol. Et non pas dessiner un cadre puis modifier la longueur de manivelles, car cela ne permet pas d'optimiser la position du cycliste.
Autrement dit, avoir commencé par me proposer, avec une certaine insistance malgré mes réticences, de raccourcir mes manivelles, au lieu de proposer d'emblée une solution plus correcte pour éliminer le toe-overlap, ce n'était pas une simple erreur de jeunesse, mais une faute commise en connaissance de cause. Et ça, pour moi, c'est très différent !
En voyant ça, j'avoue, j'ai piqué une grosse colère, d'autant plus que le cyclo qui m'avait contactée à propos de mon annonce m'avait dit qu'un de ses amis, déçu, avait lui aussi abandonné un vélo Vagabonde dans son garage... Alors, j'ai rédigé et publié cette page, et j'ai fait allusion à ma mésaventure sur quelques forums, dont celui où l'artisan de Vagabonde expliquait pourquoi la longueur de manivelles n'est pas une variable d'ajustement.
Après un vif échange par forum interposé, j'ai (enfin...) reçu le plan du vélo Vagabonde modifié. Cela m'a permis de vérifier qu' il y avait bel et bien 24 mm de trop en hauteur de pédalier, et surtout de comprendre d'où ils venaient :
- + 12 mm à cause des pneus plus dodus pour rouler hors routes. Pourtant, ce changement de pneus était très clairement écrit dans le cahier des charges dès le début. J'avais expliqué que c'était une des 2 raisons pour laquelle je commandais un nouveau vélo, et il a été, comme prévu, équipé d'origine en pneus 50-559 mm.
- +10 mm à cause du "BB drop" : l'axe du pédalier était 50 mm plus bas que celui des roues sur le vélo Vagabonde, au lieu de 60 mm sur le vélo Cattin. Pourtant, Vagabonde ne m'avait jamais proposé explicitement de diminuer le BB drop, et juste avant le changement de fourche, il m'avait demandé de vérifier précisément et valider plusieurs cotes mais pas le BB drop.
- + 2 mm à cause de l'allongement de la fourche. La fourche elle-même était 10 mm plus longue, mais l'angle avec le tube de direction avait été modifié aussi.
Par malchance pour moi, Daniel Cattin n'avait pas inscrit la cote BB drop sur son croquis, et Patrice Drouin n'avait pas inscrit le diamètre de pneus sur son plan ; et les cotes du dessin Vagabonde ne correspondaient pas aux pneus 26x2" prévus et montés d'origine. Je ne pouvais donc pas voir sur plans qu'il y aurait un tel écart. Et je ne me suis pas méfiée : cahier des charges bien détaillé, premier vélo "modèle" qui avait fait ses preuves, artisan inspirant confiance...
J'ai fait part de ces observations précises à Vagabonde par courrier : pas de réponse...
Il a pourtant reçu ma lettre recommandée, mais s'est contenté de répondre sur les forums en affirmant qu'il a "parfaitement résolu" le problème en changeant de fourche suite à sa "petite erreur"... Hélas les faits sont têtus !
La cerise sur le gâteau
J'en ajoute même un petit dernier : en 2018, après un accident qui m'a laissé des séquelles aux épaules et poignets, je m'apprête à acquérir un vélo couché, et j'ai naturellement pensé à récupérer ma roue arrière et son moyeu Rohloff pour en équiper ma nouvelle monture. Dernière déception : j'avais précisé par écrit dans le cahier des charges initial du Vagabonde "compatibilité freins à disques", pour ménager la possibilité d'une évolution future du vélo. Mais Vagabonde m'a monté une variante de moyeu Rohloff non compatible freins à disques, et donc, incompatible avec ma future chaise longue à pédales. Mon moyeu peut être modifié pour le rendre compatible, mais c'est encore une dépense + un délai supplémentaire.
Vagabonde a refusé toute participation à ces frais supplémentaires, au motif que j'ai accepté un bon de commande qui indiquait la référence du moyeu Rohloff proposé. Certes, mais ni le bon de commande, ni l'artisan, ne m'ont jamais précisé que cette référence n'était pas compatible frein à disque ! J'ai vraiment du mal à croire que chez Vagabonde, on ignore que le cahier des charges a une valeur contractuelle, et que le le professionnel a obligation d'informer son client s'il propose des choix non conformes à ce cahier des charges...
Conclusion de mon expérience malheureuse chez Vagabonde
Bref, au final, Vagabonde a bâclé cette commande au lieu de me dire qu'il n'avait pas trop envie de s'en occuper, a commis plusieurs erreurs rendant le vélo inadapté à mon gabarit, et a refusé d'en assumer les conséquences ; pire, il m'a donné des explications incohérentes (c'est-à-dire pas cohérentes avec ce que j'avais écrit dans le cahier des charges et/ou avec des préconisations techniques que Patrice Drouin connaissait pourtant) pour essayer de les nier, et ça m'a coûté cher. Quand j'ai réalisé qu'il m'avait sciemment proposé des solutions bancales, le délai de prescription pour un litige commercial était passé. C'est triste de conclure que si jamais un problème similaire se reproduisait, au lieu de faire preuve d'indulgence et d'essayer d'arranger les choses, je me montrerais tout de suite plus procédurière...
Cadre n° 3, mon deuxième vélo Cattin
Fabien Bonnet a pris la relève de Daniel Cattin, et s'est installé à Grenoble. C'est sous l'œil attentif du maître, tout jeune retraité, que Fabien a vérifié mon étude posturale, a dessiné et assemblé mon cadre, puis y a remonté tout l'équipement du Vagabonde. Ce vélo me va très bien, et les bouts de mes pieds touchent le sol mais pas la roue.
Fabriqué à la main dans les Alpes
Si vous envisagez de vous offrir un vélo sur mesure, je vous recommande Cycles Cattin, à Grenoble. Et nous sommes gâtés dans la région : un autre artisan cadreur s'est récemment installé à Grenoble, Edelbikes. Pas très loin, il y a aussi Jolie Rouge à Chambéry, et D.Guédon à Lyon ; à noter, en 2020 Daniel Guédon cherchait un successeur pour pouvoir partir en retraite sans laisser perdre son savoir-faire. Pour info, l'atelier Grade9 à Chambéry fabrique des cadres titane ! Mais jusqu'à présent, je ne me suis offert du titane sur mesure que pour mes implants dentaires, c'est déjà pas mal €€€...
Enfin, bien que cet artisan soit capable de faire du bon travail quand il veut, vous comprenez aisément qu'après mon expérience ô combien décevante, pour ne pas dire carrément affligeante
je ne recommande pas Vagabonde Cycles !
Autour du cadre
A un "détail" près, j'ai été très classique : équipement simple et robuste, plus facile à entretenir dans les contrées où il n'y a pas de marché pour les vélos "hi-tec" à la mode.
- cadre et porte-bagage acier : sans suspension, un bon cadre acier est plus confortable qu'un cadre alu, il amortit mieux les petites vibrations. J'ai un cadre acier Reynolds, porte-bagages Tubus Duo à l'avant et Tubus Cargo à l'arrière, et petite plate-forme porte-sacoche "de guidon" sur mesure. Les cadres lâchent rarement (je n'ai pas choisi les tubes Reynolds les plus légers), mais les fixations de porte-bagage sont des points faibles : j'étais contente de pouvoir faire ressouder ma fixation de porte-bagage dans un village du Pamir.
J'ai croisé dans le Pamir 2 cyclos, un Polonais et une Roumaine, moins chanceux avec leur VTT alu : en cas de rupture du porte-bagage avant, ils devaient tout porter à l'arrière (si possible), et en cas de rupture de l'arrière, ils finissaient leur voyage en camion ou en marshrutka... Ceci dit, de retour à Grenoble après mon voyage, j'ai offert un changement de fourche à mon vélo, car la fissure + dépannage par soudure à l'arc avaient certainement fragilisé la fourche d'origine. Enfin, plus exactement, Cattin a changé le fourreau endommagé.
- pas de suspension. J'étais secouée en descente sur piste, mais c'est plus léger en montée, plus simple pour la maintenance, et plus facile de bien fixer les porte-bagages.
- roues 26 pouces : c'est souvent le seul diamètre disponible en Asie centrale. Et de toutes façons, des roues plus grandes seraient inadaptées à ma petite taille !
- pédalier et manivelles Spécialités TA Véga (modèle disparu du catalogue depuis), car ils ont plus de choix en longueur de manivelles : 155 à 180 mm (j'ai des 165)
- des jantes solides. Je n'ai pas les plus solides du marché, mais je ne suis pas très lourde (67 kg après les fêtes de fin d'année, ou 57 kg à la sortie du Pamir), et elles étaient usinées de sorte à ne pas exercer de contrainte latérale au niveau des têtes de rayon. Elles ont tenu bon, sauf lors du retour en avion où ma roue arrière a été voilée : j'ai dû changer de jante pour éliminer les à-coups au freinage. Je ne me souviens plus des références précises de ces jantes, et j'ai revendu mon vélo depuis que je suis convertie au vélo couché : faut demander à Cattin ou autre artisan ou vélociste compétent.
- cintre "papillon" : il en existe 2 variantes, mais l'autre, "inversée", c'est-à-dire à ouverture vers l'avant, n'est pas compatible avec la poignée tournante Rohloff. J'ai donc un cintre papillon "classique" Modolo 53 cm.
- freins VTT V-brakes : facile d'acheter et changer les patins n'importe où (même si les patins bas de gamme freinent moins bien, ça dépanne). J'avais mis des patins à cartouche interchangeable, neufs au départ. J'avais un modèle très courant, des Shimano Deore simples.
Seule exception hi-tec sur mon vélo : transmission Rohloff. Parce qu'un dérailleur, c'est fragile et très vulnérable aux chocs (j'en ai déjà plié un), en cas de chute ou lors des transports en soute ou sur galerie de toit.
- Avantages du Rohloff : mécanisme abrité de la poussière et des chocs ; rayonnage arrière symétrique ; possibilité d'utiliser n'importe quelle chaîne, ligne de chaîne droite ; pas de ressort de rappel de câble (il y a 2 câbles, un pour monter et un pour descendre les vitesses), pas de poignée indexée (le mécanisme d'indexation est dans le moyeu). Et enfin, on peut passer les vitesses à l'arrêt, c'est bien pratique.
- Inconvénients du Rohloff : le prix ; la poignée tournante d'origine n'est pas compatible avec tous les types de cintres ; un petit peu plus lourd qu'une transmission classique (mais à solidité équivalente, écart faible) ; si le cadre n'a pas de pattes horizontales, le Rohloff devra être monté avec un tendeur de chaîne ; et enfin, je ne peux pas le réparer moi-même en cas de panne. Mais je ne suis pas sûre que je saurais réparer un dérailleur, et il n'y a pas plus de Shimano Deore que de Rohloff en vente dans le Pamir. Je n'ai eu aucun problème avec Rohloff en plus de 30'000 km.
Je l'ai choisi avec un braquet court 38:17 (les détaillants proposent souvent 40:16 en première monte) : c'est un poil plus court qu'un 22:34 de VTT à dérailleurs classiques. Mon développement minimum est 1m29 par tour de pédale avec mes roues 26" (pneus 50-559). J'aurais même mis encore un peu plus court s'il y avait eu en stock avant mon départ, car je n'utilise quasiment jamais la vitesse 14, et je passe plus souvent la 1 que la 13. Quand on roule des journées entières avec 20 kilos de bagages à des altitudes entre 2000 et 4700 m, on sent vite que les braquets courts, voire très courts, sont bien plus raisonnables !
2 derniers détails à propos propos du Rohloff
- poignée tournante : Gilles Berthoud en propose une plus passe-partout. J'ai testé sur mon autre vélo, qui a un cintre "buffle" (papillon inversé, avec un segment droite côté potence et ouverture devant) non compatible Rohloff. La poignée Berthoud est vraiment très bien, sauf qu'elle devient dure par temps froid et se coince vers -10°C (bagues alu + pâte lubrifiante). Je n'ai donc pas monté cette poignée sur mon vélo de voyage, car j'avais en projet un petit tour en Sibérie. D'autres fabricants proposent différents modèles de poignées ou cintres compatibles Rohloff.
- braquet minimal recommandé : attention à ne pas descendre trop bas en rapport plateau/pignon, cela induirait des contraintes excessives sur le moyeu — voir données techniques Rohloff. Rohloff recommande de ne pas descendre en-dessous du rapport plateau/pignon ≈ 2. Mais ce seuil est calculé pour supporter un cycliste de 100 kg en danseuse sur des manivelles 175 mm, ça me laisse de la marge ! Ca n'a pas empêché Vagabonde (oui, encore lui ! ) de me mettre du 40/16 en première monte, puis de refuser de descendre en-dessous de 38/16 au moment du changement de manivelles, alors qu'on peut descendre jusqu'à 38/19 en restant dans la gamme admise par Rohloff. Il a fallu que j'insiste pour qu'il finisse par me dire, trop tard, au moment du changement de fourche, qu'il avait parfois monté des rapports plus courts pour certains clients. J'avais pourtant bien écrit dans le cahier des charges que je voulais des développements très courts. Soupiiir...
Autres infos sur mon équipement
- Les accessoires du vélo ou pour rouler à vélo : blog précédent >> Equipement : accessoires vélo
- Pour le bivouac et le confort du cyclo-voyageur : blog précédent >> Equipement domestique
- Pour voyager et bivouaquer par temps froid à très froid : Basses températures
Epilogue et dernière mise à jour de cette page, été 2021
Voilà, j'ai revendu ce vélo d'occasion, pour financer une partie de ma conversion au vélo couché. Après 4 ans de repos forcé à la cave, ce vélo Cattin va vivre une nouvelle vie riche en randonnées et voyages avec Sandrine. Elle compte s'entraîner dès les prochains jours sur les petites routes de Chartreuse, avant de partir faire un petit tour d'Europe avec son compagnon, et leur tout jeune fils qui fera ses débuts de cyclo-voyageur en remorque.
Mise à jour de quelques liens en août 2021.
Publié le 16 oct. 2016 par Moi