Descente dans le sud
Par Moi le 28 mai 2023, 11h52 - Hayastan - Lien permanent
À part un raidillon aux alentours de Geghhovit, la montée du lac Sevan au col Selim est en pente douce.
Tout au long du versant nord, on roule dans des pâturages parfois fleuris, des hauts plateaux vallonnés, avec vue sur des sommets d'origine volcaniques, qui, en mai, sont encore enneigés.
Vu que j'ai eu un temps couvert et quelques petites averses, et que je descends beaucoup plus vite que je ne monte, j'ai peu de photos du versant sud, alors je vous en remets du versant nord...
Le versant sud du col Selim (2410m) est très différent du versant nord. Côté sud, c'est raide. La route serpente entre quelques parois ou pitons de tuf et de colonnes basaltiques, des îlots de verdure et de petits vergers en fond de vallée (pommes, abricots, noix, grenades,...).
Après une première série de lacets, ma route a croisé celle d'un orage, mais comme d'habitude, les averses ne durent pas longtemps.
Lors de ma traversée du village d' Aghjnadzor, mon tricycle et moi avons suscité la curiosité de 3 ados cyclistes. Ils ont roulé à mes côtés, ou derrière moi dans les descentes et devant dans les montées. Je me suis arrêtée un moment avec eux pour passer mon tricycle au jet dans une petite station-service, car de la boue s'était accumulée entre les pneus et les si bien nommés garde-boue.
C'est dans cette longue descente (-1300m de dénivelé) qu'est survenu le seul incident vraiment gênant de mon voyage en Arménie. Je me suis arrêtée pour rafistoler une N-ème fois les tringles du garde-boue arrière. Pour accéder aux tringles, j'ai déposé une sacoche et l'ai vidée d'une partie des bagages le long de la haie en bord de route pour accéder à mon kit de dépannage. Et en partant, pressée par des nuages noirs qui recommençaient à goutter, j'ai oublié le sac de ma tente.
Je me suis aperçue environ 10 minutes plus tard, en regardant dans mon rétroviseur entre 2 virages, que ma sacoche gauche était anormalement peu dodue, oy ! Mais pour remonter le dénivelé descendu allègrement en 10 minutes, en tricycle couché bien lourd, il faut largement plus d'une heure... Quand j'ai enfin atteint la haie où je m'étais arrêtée, entre 2 averses et à la nuit tombante, mon sac n'était plus là
Je suis à peu près sûre qu'il a été ramassé par un piéton du village, car en passant en voiture, le sac, vert foncé au pied d'une haie, ne devait pas être très visible (d'où mon oubli...). Les quelques passants que j'ai interrogés à Aghjnadzor ne m'ont été d'aucun secours, sauf le dernier, qui m'a invitée à passer la nuit dans son arrière boutique pour m'abriter de la pluie. Ben oui, cyclo-campeur sans tente, par temps pluvieux, c'est pas bien confortable...
Le lendemain, j'ai repassé en revue le bord de la route sur 3-4 km en amont, pour vérifier que je ne me trompais pas de haie, mais pas de doute, ma tente avait bien disparu. Voilà tout ce qui m'en reste : une photo du beau bivouac de la veille...
Il était assez évident que je ne trouverais rien pour la remplacer à Yeghegnadzor, et je savais que même au magasin camp.am à Erevan, le choix était limité... J'étais un peu tentée de repartir dès le lendemain pour la Géorgie, mais finalement, j'ai décidé de passer les 2 semaines restantes en Arménie comme cyclotouriste sans tente, même si ça allait être très contraignant et frustrant pour le découpage et le déroulé des étapes.