Ma vie quotidienne à Irkoutsk / Моя повседневная жизнь в Иркутске
Par Moi le 18 avr. 2016, 15h37 - Irkoutsk - Lien permanent
Même loin en Sibérie orientale, on est en Russie : c'est encore un peu l'Europe. Mais on peut quand même se sentir dépaysé par une foule de détails. En voici quelques-uns.
D'abord, comme en Iran et en Asie centrale, quand on rentre quelque part, sauf dans les cafés ou les magasins, ou dans les musées où on nous fournit des surchaussures, on se déchausse. Les hôtels fournissent assez souvent des babouches légères et jetables à leurs clients. Dans les restaus un peu chics, les musées, et les salles de spectacles, il y a toujours un vestiaire où on peut déposer ses vêtements d'hiver. J'ai pu admirer le professionnalisme des préposés à la "garde-robe" (souvent des femmes d'un certain âge) à l'heure de pointe de la fin de concert : même quand ma sacoche était rangée séparément de ma veste, on me l'a toujours rendue sans que j'ai à la demander quand je présentais le jeton portant mon numéro de porte-manteau.
La boisson la plus répandue est le thé. Même dans les plus modestes petits hôtels où je me suis posée, il y avait soit un samovar (électrique, et généralement made in China) dans la cuisine commune, soit une bouilloire dans chaque chambre.
La bouilloire peut aussi servir à préparer de l'eau chaude pour se laver pendant les réparations des canalisations de chauffage central (si tout va bien, ça se passe en été, je n'ai pas eu à le faire cette fois).
Le reste du temps, il faut juste s'habituer à prévoir quelques minutes de rabe pour la douche : l'eau chaude met un certain temps à arriver chaude, et une fois que c'est chaud, on met un certain temps à ajuster le mitigeur qui fait passer de glacé à brûlant en un dixième de quart de tour.
On peut facilement manger équilibré pour pas cher dans les petits cafés ou stolovaya. Dans les restaurants plus chics, il y a parfois un bon choix de poissons, et les plats à base de champignons sont bien goûteux. Mais j'ai quand même préféré le pain ouzbek du marché, et un bon restau géorgien dans le kvartal 130...
Dans les restaurants, souvent, tous les plats sont servis en même temps : si vous avez commandé une entrée chaude et un plat chaud, vous pouvez choisir lequel vous mangerez tiède. Et il faut penser à commander du pain, il n'est généralement pas servi d'office.
La première fois où j'ai pensé à demander du pain en passant ma commande, pas de bol, y en avait pas besoin : la soupe aux champignons était servie dans une miche de bon pain noir frais et grillé, largement suffisante pour tout le repas.
Les centres commerciaux poussent comme des champignons, et j'ai trouvé facilement plusieurs magasins de produits pour les sports de plein air quand j'ai voulu remplacer mes pneus clous par des pneus "normaux". Mais les magasins qui vendent des vélos n'avaient pas de pneus en stock... J'en ai finalement déniché dans une minuscule boutique-atelier que je n'aurais jamais trouvée si un vendeur du 3ème magasin de sport qui vendait des vélos mais pas de pneus ne m'avait pas donné des indications aussi précises...
Enfin, l'école soviétique a laissé des traces dans le fonctionnement des services comme la poste ou les chemins de fer, y compris dans l'auto-organisation des files d'attente. Quand on arrive, il faut demander à la cantonnade "Qui est le dernier?" et ensuite garder un œil sur cette personne pour passer juste après elle. Et bien sûr répondre "C'est moi" quand le suivant arrive et demande "Qui est le dernier? ".