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Shono : "Огненная гора / Галтай уула" (album Hunters)

Plutôt que de refaire le tronçon par lequel j'avais démarré la semaine précédente, je me suis fait déposer au niveau du détroit dit des Portes d'Olkhon par une marshroutka qui ramenait un groupe de touristes chinois à Irkoutsk.

Touristes chinois prêts pour la photo numéro 3 du soleil couchant au Cap Burkhan

J'ai été photographiée par tous les touristes chinois dès que que le chauffeur a descendu mon vélo de sa galerie de toit.

Je roulais tranquillement depuis à peine 1/2 heure quand un cycliste m'a rattrapée. On a fait route ensemble toute une journée.

En route sur les flots avec Vladimir entre Olkhon et Elantsy

Vladimir venait de Krasnoïarsk. On a comparé nos équipements respectifs.

Vladimir, cyclo-baroudeur de Krasnoïarsk Vladimir, comme le premier cycliste russe que j'avais croisé il y a quelques jours, voyage très léger avec seulement 1 paire de sacoches, mais il avait des accessoires intéressants. En particulier un grappin à repêcher les vélos, et une paire de tournevis à lame très courte portée en collier, au cas où il doive se sortir lui-même d'une faille.

L'outil pour reprendre pied sur la glace  à la main Il a été intéressé par mon assortiment dynamo + chargeur, et a eu pitié de mes douillettes bottes à semelle sans clous. Il était prêt à me les convertir en semelles cloutées avec son stock de vis, comme il l'avait fait pour ses chaussures VTT. Mais il a finalement partagé mon avis et n'a pas percé mes semelles.

Vladimir est un mordu de voyage à vélo et de géographie (il est depuis de nombreuses années membre de la Société russe de géographie), et il connaît bien aussi l'histoire de la Sibérie. Il m'a montré une centrale électrique qui fonctionne avec les courants circulant sous la glace des Portes d'Olkhon, m'a expliqué comment on appelait différents types de glaçons en russe, m'a montré ses photos de trous de phoque, et m'a guidée jusqu'à Elantsy en passant par Ërd, site d'un grand festival et d'une montagne sacrée pour les Bouriates.

Site des jeux d'Ërd

Mon vélo après 1/2 journée de dégel de surface sur les pistes sibériennes Le seul inconvénient, c'est que Vladimir roule à un rythme assez soutenu, mais bon, comme il a remarqué que j'avais un peu de mal à suivre, il a porté mon gros sac vert... C'est qu'une fois qu'on a accosté, pour rejoindre la route à Elantsy, c'était rudement vallonné, et en plus les passages au soleil étaient boueux.

Enfin, cerise sur le gateau, Vladimir m'a invitée chez un de ses amis de longue date qui se trouve être le shamane le plus connu de la région. Par chance, le soir même le shamane Valentin Khagdaïev animait une conférence sur la culture et les traditions bouriates pour un petit groupe de VIP moscovites.

Valentin, shamane bouriate, va animer une conférence pour un petit groupe de VIP moscovites

Le problème, c'est que Valentin parle russe vite, avec un fort accent bouriate (langue très proche du mongol), et en avalant les syllabes non accentuées.

Je ne pourrai donc pas vous résumer tout ce qu'il a expliqué ; ça devait être passionnant, car Valentin est un gars modeste mais très cultivé. Il avait déjà son doctorat de philo quand il a été désigné chamane pour succéder à son grand-père.

Valentin nous a hébergés à Elantsy et le lendemain, fin du retour à Irkoutsk en marshroutka.

Retour Elantsy - Irkoutsk en marshroutka

Annexes

Commentaires

1. Le 9 avr. 2016, 20h55 par Lavandes

Quelles rencontres ! Des paparazzi chinois, des cyclistes russes qui ont les pieds sur la glace... et un gîte de chaman + deux musiques en prime : le 1er morceau me rappelle les choeurs du sud (genre Caucase?) et ce qui doit être un chant bouriate a des accents de chant lapon. Fausse impression ? Bonne continuation en transsibérien à toi et à ton vélo (qui avait les clous que tes bottes n'avaient pas... 

— je ne connais pas les chants lapons. Le 2e chant est interprété par un ensemble originaire de Touva, "un peu" à l' ouest du Baïkal. 

2. Le 30 sept. 2016, 10h56 par Georges

Indiana Jones, un grand merci pour votre compte rendu, j'apprécie car je souhaite faire la meme chose ... mais je vais essayer d'éviter les endroits risqués, Talibans, ... Si jamais vous êtes de passage à Genève, je suis aussi de Warmshowers et vous etes le bienvenu, ca me ferait tellement plaisir de discuter avec vous et rever ...

bien à vous,
georges alias coco.labanane88

-- commencez à rêver, c'est un bon début. Et ensuite bonne route ! On peut facilement éviter les régions à risques si on a le temps de faire des détours. 

Je passe parfois à Genève (je suis originaire de la grande banlieue française de Genève) , mais souvent "en coup de vent". Je suis aussi "hôte Warmshowers" à Grenoble.

3. Le 28 fév. 2017, 09h55 par moi-même

Je suis restée en contact avec Vladimir, et finalement, en regardant ses compte-rendu de randos et voyages, je vois que les cyclo-randonneurs sibériens qui n'ont que 2 grosses sacoches plus quelques bricoles sur le cadre, en hiver, ils s'arrangent pour bivouaquer le moins souvent possible. Vladimir a même roulé une fois jusqu'à minuit pour rejoindre un hébergement lors d'une rando hivernale près de Krasnoïarsk. Je n'avais pas envie de voyager comme ça...

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