Les joies du bivouac hivernal / Радости зимнего бивуака
Par Moi le 26 mar. 2016, 03h27 - Baikal - Lien permanent
Je suis de retour à Irkoutsk : c'est terrible, le dégel ici est déjà bien avancé. Ils semblent déjà loin, les bivouacs tranquilles avec vue, et les grasses matinées avec givre sur le sac de couchage dont l'intérieur était enfin réchauffé.
Ah, je précise, parce que ce petit détail peut être important si vous envisagez de bivouaquer par temps très froid : le givre ne venait pas de la condensation de l'humidité de l'air ambiant. Dans la région d'Irkoutsk, c'est un froid bien sec. Le givre venait essentiellement de la condensation de l'air qui sortait de mon nez ou de ma bouche.
Alors autant l'avouer tout de suite, je n'ai pas fait l'expérience du vrai froid sibérien ni des terribles vents du Baïkal. J'ai eu de la chance avec la météo pendant que je me promenais à vélo : d'après les bulletins de 3 stations météo situées sur le Baïkal, le vent n'a pas dépassé 4 en moyenne sur l'échelle de Beaufort (mais bon, y avait des rafales au-dessus de la moyenne, et ça suffisait à faire baisser ma vitesse de pointe à 10 km/h quand il était de face...), et la température n'est pas descendue en-dessous de -15°C, soit 258 K.
Sur la plage de mon dernier bivouac avant le retour à Khujir, j'ai même pu me mettre en jupe . J'ai juste eu un échantillon de froid sibérien entre mon arrivée à Irkoutsk et mon départ à vélo sur les flots gelés : on sent bien la différence.
Pour les givrés qui préparent un trek hivernal, je donne + de détails techniques dans la page "Basses températures". Là c'est juste pour vous distraire ou vous faire envie.
Alors en gros, même si je n'ai pas tout utilisé parce que les conditions étaient bonnes, j'avais pas trop mal fait mes bagages. Y a juste eu 2 "grosses" erreurs : je n'avais pas pris de petits crampons de marche (des mini-crampons légers qui peuvent se chausser sur n'importe quelles chaussures souples) ; s'il y avait eu du vent fort, je m'en serais mordu les moufles.
Et, étourderie stupide, j'avais dans mon pack ravitaillement une petite bouteille de savoureuse huile d'olive bio de la Drôme, qui est évidemment restée inutilisable du premier au dernier jour de trek.
Si vous emportez de l'huile d'olive, conditionnez-la en petite boîte avant, pour pouvoir en prélever à la cuillère ou au couteau !
J'ai privilégié le confort en bivouaquant sur la terre ferme, voire très ferme en cette saison. C'est la première fois de ma vie de campeur où j'ai eu du mal à planter mes clous en titane dans le sable fin d'une plage. Et... j'ai eu encore plus de mal à les en extraire le lendemain matin.
Le sable congelé des plages sibériennes est surprenant : selon qu'il était humide ou pas au moment du gel, sa consistance va de complètement meuble à dur comme du béton, à quelques centimètres d'écart aussi bien en surface qu'en profondeur.
J'ai donc utilisé toute ma panoplie de piquets, des clous titane fins aux sardines extra-larges.
Je me suis offert le luxe de faire de petits feux à 2 reprises, en profitant de petites branches de bois mort (il y a pas mal de mélèzes ou de cèdres sur les rives du Baïkal), des chutes de bûches taillées par de précédents randonneurs, ou autre combustible au parfum délicat.
Commentaires
— On m'a demandé pourquoi je n'avais pas liquéfié mon huile au bain-marie. C'est tout simplement parce que je n'avais pas envie de mouiller mes gants ou mes doigts en manipulant la bouteille.