Bivouac sur une île déserte / Бивуак на необитаемом острове
Par Moi le 20 mar. 2016, 14h35 - Baikal - Lien permanent
20 mars : voilà, je suis revenue à la civilisation, ses hébergements surchauffés à +24°C et ses connections GSM et wifi. Donc petit repos et début des mises à jour.
Ma première étape était courte : départ vers midi, vent de face, et j'étais encore intimidée par ce nouveau terrain de jeu. Je me suis arrêtée bien avant la nuit sur cette petite île de la "Petite mer", le golfe étroit entre Olkhon et le continent.
Grand bien m'a pris, car j'ai dû dénouer à mains nues les haubans de ma tente (détail oublié dans ma check-list avant départ...).
Ensuite comme il me restait un peu de temps libre avant la nuit, j'ai entrepris d'explorer mon île déserte. Déserte ? J'ai vu de grosses traces d'ours, non, non, je plaisante, de 4x4, qui montaient vers le sommet de mon île. Il m'a fallu 12 minutes pour atteindre ce sommet. Et là, que vois-je ?
Une stupa, très bien, c'est calme et exotique ; et... une cabane en bois.
Dans la cabane un petit banc, quelques mégots et une boîte de croquettes pour poissons. Visiblement un refuge fréquenté occasionnellement par des pêcheurs.
Mais la météo était plutôt clémente, alors j'ai eu la flemme de démonter ma tente et, surtout, de monter tout mon barda ici. J'ai donc bivouaqué tout près du lac.
Ca m'a permis d'entendre, quand le doux bruit du vent dans ma toile de tente se calmait, les bruits de la glace qui travaille.
Le son varie selon la taille des plaques de glace ou des toross, ça peut ressembler au bruit d'un verre qui se brise, ou des tuiles qui tombent, ou une bûche de bois qui se fend, ou même au grondement sourd d'un orage.
A propos, je vous recommande un petit détour par ce clip vidéo d'un groupe de percussionnistes d'Irkoutsk : ils jouent sur la glace du Baïkal. Original et étonnant !
Commentaires
-- en fait, Alexeï m'a fait remarquer plus tard qu'il ne devait pas s'agir d'un refuge : habituellement en Sibérie, les refuges sont équipés d'un poële et d'une hache. C'était probablement un stand de souvenirs ou autres produits régionaux, ouvert l'été pour les pèlerins bouddhistes. Pourtant, je trouve l'île bien plus facile d'accès en plein hiver !