La suite des événements était incertaine à cause de la rupture du chariot, mais rien de catastrophique. On était à environ 300 m d'un hameau habité, tout près d'une bifurcation entre 2 petites routes : celle montant au col suivant, en direction de Dargavs, et celle redescendant directement sur Vladikavkaz. On a décidé de continuer sur Dargavs pour visiter ce site, et ensuite on verrait bien si on pouvait trouver un réparateur à Vladikavkaz.
Mais pas question de porter nos gros sacs + le chariot au bout de nos 3 bras valides sur 8 km. Après avoir salué en passant une équipe d'alpinistes russes qui partait à l'assaut du Kazbek, on s'est posées au premier petit carrefour, à 300 m de notre bivouac, au pied d'arbres avec vue pour faire du stop. Vu le trafic, on a alterné des tours de garde en plein soleil pour faire signe aux rares conducteurs, et des pauses sieste ou pique-nique à l'ombre.
3 heures et 5 voitures pleines plus tard, on a pu embarquer dans une ambulance vide. Ah, c'est sûr qu'à vélo, ça aurait été plus rapide au démarrage, et on aurait pu s'arrêter pour des photos en route. Mais bon, ce jour-là, j'ai arrêté de grogner contre ce malheureux chariot : si on ne trouvait pas comment le réparer, je ne pourrais plus faire grand chose d'autre que buller dans les stations thermales du Caucase pendant 3 semaines, et ça ne serait pas très bon pour mon régime...
Je n'ai pas fini de trier mes photos de Dargavs, vous les verrez au prochain épisode.
Des ruchers nomades, on pensait aller facilement jusqu'à Dargavs en 2 jours.
Nos permis zone frontière ont bien sûr été contrôlés. Le poste de contrôle ossète n'était pas très visible, il faut faire un détour de 50 m pour passer devant le portail, mais les garde-frontière savaient bien qu'on allait passer : ils patrouillent régulièrement sur la piste et on les avait déjà rencontrés un peu plus bas la veille.
A pied, on avance bien plus lentement qu'à vélo, alors on a plus de temps pour observer la végétation, un peu similaire à celle des Alpes, mais avec plus de plantes plus grosses, plus grandes, plus fleuries. J'ai mangé des fraises des bois et des framboises, et apprécié quelques plantes non comestibles mais bien pratiques : la pétasite utilisable comme parasol, et le bouillon-blanc qui peut avantageusement remplacer le PQ grâce à ses grandes feuilles veloutées.
En-dessous de 2000m, si les troupeaux n'ont pas tondu, il est parfois difficile de se frayer un chemin à travers champs. On a quand même pris 2 raccourcis là où l'herbe et les plantes n'étaient pas trop hautes, pour arriver en fin d'après-midi à Staraïa Saniba.
Là, après avoir fait le plein d'eau dans la première maison sur notre chemin, on est remontées jusqu'à un petit pont sur le Kauridon, et comme la piste n'avait pas l'air de continuer, on a demandé si on pouvait rejoindre Karmadon en suivant le trajet du gazoprovod (le petit gazoduc qui alimente ces villages) ou s'il fallait contourner le pied de la butte. Et là on a déchanté : Raïa nous a dit qu'on ne pourrait pas franchir le Genaldon et le grand éboulement en traînant notre chariot. Il fallait descendre jusqu'à l'entrée des gorges pour trouver un pont, puis remonter à Karmadon, soit environ 7 km de détour. Et ça, à pied, c'est beaucoup !
Alors, quand Raïa nous a proposé de faire une pause pour prendre le thé en attendant que la voiture soit prête, on a accepté avec soulagement et gratitude. Bien sûr, avec le thé, enrichi en herbes aromatiques du coin (menthe, sauge, origan,...), on a eu du gâteau, des biscuits et du miel. Et on a bavardé sous la véranda.
Raïa habite Vladikavkaz où elle est habituellement très sollicitée par ses petits-enfants, alors pour se reposer, elle monte ici à la datcha avec son mari, ancien général et depuis peu député. Le général nous a demandé ce qu'on pensait de notre nouveau président, et si il allait continuer à coller aux basques des USA comme ses prédécesseurs. Raïa, elle, nous a expliqué que le nom du village suivant, Karmadon, signifiait chaude-eau. Du coup on s'est mises à parler des familles de langues: l'ossète est presque (*) la seule langue du Nord Caucase apparentée, d'un peu loin, au persan (karm, c'est la même racine que garm en persan et en tadjik). Il existe 2 dialectes en Ossétie du Nord, la langue officielle iron, langue maternelle de son mari, alors que Raïa parle digor ; du coup entre eux ils parlent russe. Enfin, amusée par ma tentative pour prononcer avé l'accent les 2 mots d'ingouche que j'avais appris, elle a fini par nous dire qu'elle n'aimait pas bien les Ingouches, plus enclins à guerroyer que les paisibles Ossètes.
Sur ces bons mots, le voisin et sa voiture étaient prêts, on a démonté le chariot, et notre chauffeur nous a déposées à Karmadon à la nuit tombante. On a choisi dans le noir un coin avec vue en prévision du p'tit déj.
C'était pas mal, même si on se doutait bien que de l'autre côté, ce serait moins glamour avec les immeubles abandonnés qu'on avait vus de loin la veille.
La chute de l'URSS et l'effondrement du glacier Kolka (125 morts en 2002) ont eu raison de la station thermale de Karmadon. Et... nos sacs à dos ont eu raison du chariot-pulka (on n'aurait peut-être pas dû essayer de mettre les 2 sacs à la fois dessus) : un bras puis l'autre ont rompu au moment où on se posait à Karmadon.
La remontée du Suargom se fait tranquillement par une piste carrossable en bon état, avec très peu de trafic, dans la forêt presque jusqu'au col Sanibskyi.
Bien sûr, à pied, j'ai eu tout mon temps pour regretter de ne pas monter là à vélo, mais passons.
Comme la nuit tombe assez tôt là-bas (pas d'heure d'été en Russie), on s'est arrêtées après 2 h de marche, dans un des rares emplacements où on pouvait monter la tente près d'une petite source (la petite rivière qu'on remontait était un peu trop boueuse à notre goût) : un replat où stationnaient déjà 3 gros camions de ruches et une fine équipe d'apiculteurs russes. La nuit, ils dormaient dans leurs camions Kamaz, mais ils prenaient les repas dans une grande tente confortablement équipée : table et bancs en bois, réchaud et barbecue, grande bouilloire pour le thé...
L'accueil fut cordial. On n'a pas été piquées par les abeilles, on s'est juste un peu piqué la ruche : quand on leur a dit qu'on ne buvait pas de vodka, ils nous ont sorti du cognac arménien. Et si on se laissait distraire par la conversation, nos verres avaient tendance à se remplir subrepticement à mesure qu'on les vidait. Nos hôtes nous ont expliqué qu'ici, c'était les hommes qui faisaient la cuisine donc c'était très simple (poulet rôti, salade tomate-concombre nature, pain-miel), mais on a bien mangé et le miel était très bon, et différent de celui de Fourtog (ici c'était du miel de tilleul).
Après cette sympathique soirée, on a rejoint notre tente derrière les ruches. Et au moment où on s'endormait, nos joyeux apiculteurs nous ont gentiment mis une berceuse avec la sono sur batterie du Kamaz à fond :
Ma foi, ça avait de l'allure. Puis tout le monde a passé une bonne nuit ; et au petit déj, on n'a bu que du café au lait et du thé.
Après la visite de quelques petits villages flanqués de tours, on avait prévu de redescendre la vallée de la rivière Arkhmi, de retraverser le Terek par le pont par lequel on est arrivées en Ingouchie, puis de remonter le Suargom, une des rares rivières ossètes dont le nom ne se termine pas par "don" (дон = eau en ossète).
Facile, sauf que sans les vélos, on se traîne. L'autostop se pratique, les automobilistes s'arrêtent relativement facilement quand ils ont des places, mais ils sont tellement peu nombreux sur ces petites routes transverses qu'on attend longtemps. A Dzheyrakh, on a compris vers 13 h qu'on avait relativement peu de chances de trouver un véhicule avant le bus de 16 h.
Mais ce n'était pas gênant : ça nous a permis de profiter d'une invitation. Zara habite Nazran et est fonctionnaire dans je ne sais plus quelle administration régionale à Dzheyrakh. Elle nous a saluées, et proposé de laisser nos gros sacs là, au bord de la route, pour prendre un thé chez la voisine.
Toutes les maisons du village sont entourés de murs, avec un grand portail en fer forgé qui barre l'entrée. Mais dès qu'on rentre, on trouve une cour intérieure avec un préau qui sert de salon l'été. C'est très agréable. On y a pris le thé.
Les gens du coin sont assez fiers de leur région et nous invitent généreusement à goûter aux produits locaux. Mais la région est morcelée, et a bien souffert des guerres civiles.
L'Ingouchie a accueilli de nombreux réfugiés qui fuyaient la guerre de Tchétchénie, et a elle-même déclenché un conflit avec l'Ossétie voisine, lequel s'est soldé par l'expulsion des Ingouches qui résidaient dans un district limitrophe d'Ossétie... Voilà comment la population de Nazran, principale ville d'Ingouchie, est passée de 20'000 à 120'000 en 10 ans.
J'ai essayé de profiter de cette rencontre pour apprendre quelques mots d'ingouche. Je n'en ai retenu que 2, deux façons de dire merci : баркал ou хIаделъдукх (avec 2 syllabes sur 3 qui viennent de tout au fond de la gorge). J'ai aussi appris 1 ou 2 qualificatifs russes employés par Zara pour désigner les Ossètes ou les Russes, mais j'éviterai de les citer publiquement...
Après sa journée de travail, Zara a pris le même bus que nous pour rentrer à Nazran via Vladikavkaz (la route qui ne passe pas par l'Ossétie est plus longue). Elle s'est assurée que le conducteur avait bien compris à quel carrefour on voulait se faire déposer, puis nous a laissé son numéro de téléphone en nous proposant de venir manger les shashliks chez elle si on passait à Nazran.
Après Beyni, nous avons marché jusqu'en amont de Lyazhgi, en passant par une redescente dans la vallée faute de carte assez détaillée. Il n'y avait que quelques kilomètres à vol d'oiseau entre Beyni et les tours dominant Lyazhgi et Olgeti, mais ce trajet nous a pris une journée. Ca aurait été plus agréable (et rapide) à vélo...
En chemin, nous avons bavardé un peu avec des Ingouches venus de Nazran pour le week-end, ils ramassaient des pousses de pin et faisaient griller des shashliks.
On a fait une pause au niveau de la dernière ferme du village de Lyazhgi, où nous nous sommes ravitaillées en eau, avant de chercher un coin pour bivouaquer en amont. Ce n'était pas la place qui manquait ! On a choisi une pelouse qui se trouvait être sur le chemin entre les pâturages et le village.
Alors en fin de journée, on a eu droit à la visite de tous les bergers du village, à pied, à cheval, ou à moto. Les uns après les autres, tous se sont arrêtés près de notre tente, en nous demandant si on avait assez à manger, si on ne risquait pas d'avoir froid, si on n'avait pas peur des loups et des ours...
On a estimé qu'on était assez proches du village pour ne pas avoir à craindre les ours, on a rassuré nos voisins d'une nuit en leur disant que notre équipement de camping devrait être suffisant, et on les a remerciés en leur promettant que si on avait besoin de quoi que ce soit, on irait leur demander.
Pendant ces sympathiques visites, nos interlocuteurs nous parlaient bien sûr en russe, mais échangeaient entre eux des commentaires en ingouche (ils étaient intrigués ou amusés, entre autres, par mon chariot-pulka). Alors là, je n'en revenais pas : je ne connaissais encore aucune langue qui comporte une telle densité de sons gutturaux. Je les écoutais bouche bée, toute émerveillée d'entendre quelque chose d'aussi exotique.
L'ingouche, qui ne ressemble à rien sauf au tchétchène, utilise des régions de la gorge qu'on n'utilise pas pour parler dans les langues indo-européennes, même pas pour produire des "Х" russes avec l'accent géorgien ou des "ch" en schwyzerdütsch.
Le lendemain matin, grand beau. On en a profité pour aller admirer un point de vue sur Erzi depuis un minuscule hameau abandonné aux tours restaurées par une famille du village. Et ensuite, on a rejoint la route en fond de vallée, puis stop jusqu'à Dzheyrakh.
Désolée pour mes rares fidèles lecteurs, mais j’ai renoncé à mettre à jour le blog pendant mon petit voyage dans le Nord Caucase :
voyageant pour une fois sans vélo (et donc sans dynamo), on a choisi des itinéraires permettant de s’écarter des routes ou pistes carrossables, et comme je n’étais pas en grande forme physique, on avait fait l’impasse sur le panneau solaire pour alléger les sacs à dos. On ne pouvait donc recharger nos jouets communiquants que lors de nos passages dans les hébergements en dur, et on a souvent bivouaqué.
la couverture réseau 3G ou 4G dans le Nord Caucase comporte de larges trous (la densité de population est plus faible que dans les Alpes), et nous avons passé plusieurs fois plusieurs journées dans ces trous.
et enfin… j’ai réussi 2 fois de suite à épuiser mon forfait mobile Megafon. Je vous explique comment, c’est instructif…
Avec ma carte SIM russe, je pouvais recevoir des SMS de l’étranger, et y répondre. Mais j’ai considérablement sous-estimé la différence de tarif entre envoi de SMS local, ou international : j’ai vidé mon compte en 2 ou 3 SMS vers la France… Lors du 2ème passage à Vladikavkaz, j’ai rechargé mon compte et je me suis bien sûr abstenue de renvoyer des SMS vers la France avec ce téléphone.
Dans les jours suivants, je me suis connectée au réseau à 2 reprises, à l’alplager de Bezengi pour transférer quelques photos pour le blog. A ma grande surprise, je me suis rapidement retrouvée une seconde fois en négatif, et je ne pouvais plus rien tirer de mon smarphone, même pas envoyer un simple SMS à l'agence de Vladikavkaz, à environ 130 km de là, pour lui signaler un problème avec le périmètre de validité de notre permis zone frontière.
Lors du passage suivant à Vladikavkaz, je suis retournée à la boutique Megafon en face du marché central pour signaler l’anomalie. Eh bien, la vendeuse m’a aimablement expliqué que c’était normal : j’avais surfé sur internet en Kabardino-Balkarie, et ça, c’était hors forfait pour mon abonnement souscrit en Ossétie du Nord. J'avoue que je ne m'attendais pas à ça de la part d'un opérateur qui couvre toute l'ex URSS...
Morale : si vous souscrivez un abonnement mobile dans le Caucase russe, renseignez-vous bien sur ce qui est inclus ou pas avant de choisir votre forfait (limite entre communications locales ou longue distance ; tarif des transmissions vers les autres micro-républiques voisines, etc).
Enfin, une fois que le blog a eu pris 2 semaines de retard, je me suis dit que ce serait plus simple de gérer confortablement la remise à jour avec mon ordi et ma connection haut débit chez moi au retour. Me voilà rentrée, donc la suite va venir petit à petit. Merci pour votre patience…
Le voyage sans vélo comporte pas mal de temps morts. Le temps qu'on aille à pied à l'arrêt de bus "Osetinski teatr" indiqué par la réceptionniste de l'hôtel, puis à un autre plus éloigné indiqué par des passants qui attendaient une marshrutka, on a raté notre bus. Plutôt que d'attendre 4 h le suivant, on a pris un taxi qui attendait là (350 roubles, entre 5 et 6 € pour 22 km). Le chauffeur a fait un arrêt en route pour acheter son pain, et nous en a offert un, un délicieux lavash tout chaud.
Dès qu'on quitte la route "Magistrale" Vladikavkaz-Tbilissi à la sortie sud-est de Tchmi, on sort d'Ossétie et on rencontre le poste de contrôle ingouche.
Il y a très peu de visiteurs étrangers en Ingouchie, la plus petite des micro-républiques du Nord Caucase, qui faisait partie de la Tchétchénie-Ingouchie jusqu'en 1992. Les garde-frontière se souviennent avoir vu passer ici 2 cyclistes allemands je ne sais plus quand. Ils contrôlent nos passeports et permis, nous posent quelques questions par curiosité ou en plaisantant (est-ce qu'on a une tente ? des armes pour se défendre des loups et des ours ?), nous indiquent où est la bifurcation vers la "route touristique" (une piste ravinée en balcon au-dessus de la riviére Armkhi) et nous souhaitent bon voyage.
Après 1/2 h de montée sur cette "route touristique" quasi-déserte, première rencontre : un grand gaillard ingouche à barbe blanche nous propose de monter dans son camion, puis nous laisse continuer notre rando à pied après nous avoir offert 2 pots de miel (on n'en a pris qu'un, nos sacs sont déjà assez chargés).
Un peu plus tard, il nous intercepte de nouveau pour nous faire visiter dans son hameau Fourtog le petit musée consacré à son grand-père Gapur Saïdovitch Akhriev, pilote de chasse et héros soviétique.
Dans l'après-midi, un copieux goûter nous est offert par Magomed et Mikhaïl. Impressionnant, la vitesse à laquelle ils ont déballé du coffre de leur voiture eau, thé, poulet fumé, pain, saucisse, tomates, concombres et pastèque, avec un carton en guise de nappe et des jerricans vides comme sièges.
On prendra enfin un thé plutôt qu'une vodka avec Muhamad, Mark et Ismaïl à l'entrée de Beyni.
Il reste quelques vestiges de tours mais rien de bien photogénique par temps gris : on devine à peine le pied des parois de la Gora Stolovaya, une montagne dominant Vladikavkaz qui ressemble un peu au Mont Granier en plus grand. La collection de tours restaurées que j'avais repérées sur internet est en fait quelques km plus loin, au-dessus d'Olgeti (site d'Erzi).
Côté technique, le chariot-pulka passe bien, je lui ai même fait prendre 2 raccourcis entre des lacets. Il tient bien à la taille mais les bras du brancard m'appuient sur les hanches à chaque pas. Ce serait mieux avec ceinture + bretelles ; mais si j'avais mes 2 épaules valides, la question ne se poserait même pas, je serais à vélo... Et cette piste tranquille, bien que passablement ravinée, serait tout-à-fait faisable et agréable à vélo.
Bien que située au pied du Caucase, Vladikavkaz, capitale de la république d'Ossétie du Nord - Alanie, et point de passage obligé du transport routier entre Russie et Géorgie + Arménie, n'a pas l'air d'une ville très touristique.
La ville est étalée et calme, et dans le quartier de la gare, où notre marshrutka nous a déposées, il y a juste quelques hôtels. On a retraversé la ville pour rater un premier rendez-vous avec Olga, qui a nos permis zone frontière (пограничные пропуски). Elle nous les livrera finalement en soirée au restau ouzbeko-arméno-russo-géorgien où on prendra plusieurs succulents repas au cours de notre séjour.
Le lendemain, achat de cartouches de gaz dans un petit magasin Trial Sport déniché sur internet, et situé dans un quartier résidentiel "typique". On cherche sans succès des cartes topographiques à une échelle adaptée à la rando pédestre. Par contre aucun problème pour trouver une carte SIM, et du ravitaillement au marché : biscuits, fromage local, fruits secs, céréales, sachets de soupe aux vermicelles, poisson séché, pain lavash (cuit au four tandoor, très plat : on peut le transporter plié ou roulé) et quelques spécialités caucasiennes : des barres de tchurtkhela (pâte de fruit pas trop sucrée et fourrée aux noix) ou des feuilles de pastila (fines plaques de confiture séchée)
Dans les allées de ce bazar, la rumeur nous précède : il y a 2 touristes françaises !
On a attendu une bonne heure que notre chauffeur trouve d'autres passagers à la gare routière du marché Didube, facilement accessible en métro, à Tbilissi.
Ensuite juste avant la frontière, on a attendu la correspondance avec le frère du chauffeur, qui fait le même job mais avec un véhicule immatriculé en Russie (il a un passeport géorgien et un passeport russe, ce n'est pas rare en ex URSS). On a aussi attendu plus d'une heure entre les 2 postes-frontière géorgien et russe, puis encore une bonne demi-heure au contrôle de sécurité russe.
Par contre en route, pas trop de temps pour des pauses-photo. Dommage, la route est belle : la montée au col Djvaris (2375m) et le passage dans le défilé du Darial font défiler différents types de paysages, avec calcaire, grès, granit ou basalte, et une végétation assez abondante.
On a vu le Kazbeg ( 5033 ou 5047 m selon les systèmes de coordonnées géographiques ) sans nuages.
A propos, contrairement à ce que prétend une légende très répandue en France, le Mont Blanc n'est pas du tout la plus haute montagne d'Europe. Il y a dans le Nord-Caucase une dizaine de sommets plus hauts que le Mont Blanc, dont le plus haut, l'Elbrouz (5642m) est entièrement en Europe (ce volcan est au nord de la ligne de crête qui délimite très théoriquement l'Europe de l'Asie).