Le long des routes de montagne / По горным дорогам
Par Moi le 24 janv. 2019, 00h07 - Dagestan - Lien permanent
La descente du col suivant, entre Levashi et Khadzhalmakhi, se terminait par un tronçon raide. Et en tricycle couché, on prend bien de la vitesse quand ça descend.
Du coup je n'ai pas pris le temps de photographier les échoppes qui exposaient des dizaines de réfrigérateurs à vendre en bord de route. J'ai fait une pointe à 68 km/h, avec une petite frayeur quand j'ai serré un peu plus le frein gauche que le droit dans la dernière ligne droite...
J'ai traversé Khadzhalmakhi au moment d'une panne d'électricité : pas de tchudu à cause des fours en panne, alors je me suis ravitaillée en glace crémeuse et jus de fruit (le Dagestan produit de bons jus de fruits).
Dans le bourg suivant, Gerbebil, j'ai voulu poster mes pots de confiture, mais les 2 agents au guichet n'avaient aucune envie de faire ce travail. Ils ont prétendu que seul le bureau de poste de Makhatchkala peut expédier des colis pour l'étranger. J'ai eu beau protester en leur montrant la note de service Почта России affichée au mur qui disait le contraire, je n'ai rien pu en tirer. J'ai donc continué à monter vers Gunib avec mes pots de confiture dans mes sacoches...
En remontant la vallée de la rivière Karakoysu, le relief devient progressivement plus spectaculaire et varié.
Dans une station-service en construction où je me suis arrêtée pour faire un plein d'eau de source, Omar m'a recommandé divers sites à visiter dans le secteur, et voulait même m'inviter dans son village Salta, mais c'était trop loin et trop haut pour ce soir.
Quand je lui ai demandé s'il n'y avait pas plutôt des coins tranquilles pour bivouaquer à proximité, il m'a conseillé de faire étape dans un gîte non signalé, un peu avant l'embranchement pour Salta et le 2ème barrage hydroélectrique.
C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Raïssa, une modeste retraitée qui projette d'arrondir ses fins de mois en faisant rénover une bâtisse pour en faire une gostinitsa, avec 6 chambres et un tout petit restaurant. Les douches étaient en construction, et le WC à la turque derrière la maison n'avait pas de toit, ce qui lui permet d'être mieux aéré. Mais le rapport qualité/prix de la demi-pension était très correct !
Comme il faisait grand beau lors de mon départ le lendemain matin, Raïssa m'a suggéré d'installer une ombrelle sur mon tricycle. Je crois que je le ferai un de ces jours, à l'occasion d'une vélo-parade à Grenoble, mais sinon, en route, un chapeau est quand même plus pratique...