Vacances à l' alplager / Отдых в альплагере
Par Moi le 26 nov. 2017, 19h15 - Kavkaz - Lien permanent
Entre mes petites randos, je me suis reposée à l' alplager
et j'en ai profité pour observer la vie quotidienne de ses habitants temporaires, presque tous russes, à part quelques alpinistes biélorusses, polonais, tchèques, ukrainiens ou kazakhs.
L' alplager de Bezengi est géré par des Balkars. Ils font venir chaque matin un tracteur qui monte du ravitaillement de Bezengi-village et descend des poubelles, et une marshrutka de Naltchik.
Quand je suis passée le voir la veille de notre départ pour réserver 2 places dans le minibus et payer notre séjour, le directeur a commencé par me dire qu'en tant que visiteurs français, on n'avait pas à payer notre séjour. Je lui ai répondu en souriant que si les alpinistes russes payent, moi aussi je peux payer : il m'a donné le tarif et j'ai payé. Comme quoi la pratique du taarof n'est pas exclusivement persane. Ceci dit, il nous a fait payer la place de bus plus cher qu'aux alpinistes russes, mais on ne s'en est aperçues qu'à Naltchik, quand le conducteur nous a donné son tarif pour enchaîner jusqu'à Verkhniy Baksan...
Les habitants de l' alplager ont le choix entre des chambres dans un des bâtiments du camp, ou le terrain de camping. En arrivant le premier soir, on se demandait si c'était bien raisonnable de camper parmi ces tentes entassées, mais en fait, aucun problème : c'est calme. La majorité des campeurs se lèvent tôt pour aller grimper ou randonner : ça permet de profiter de belles journées avant les fréquentes averses de fin d'après-midi.
Pendant la journée, ceux qui ne sont pas encore partis, ou déjà revenus d'une course se livrent à diverses occupations : douche et lessive, leçons sur les nœuds et les manœuvres de corde, cours de secourisme avec travaux pratiques, école d'escalade,... On a même aperçu un soir une course d'orientation nocturne : telles des lucioles, des frontales couraient le long des chemins du secteur.
Lors d'une de nos pause au café, le plus grand bâtiment de l'alplager, une russe est venue discuter avec nous dans son meilleur français — meilleur que mon russe. Elle nous a confirmé qu'en Russie, les alpinistes suivent une formation assez exigeante. On avait déjà remarqué que les alpinistes russes sont entraînés à porter des gros sacs bien lourds ; ils doivent aussi être capables de ramener un blessé au camp de base.
Enfin, on a profité du café-restaurant du camp : l'équipe balkar prépare chaque jour des osetinskie pirogi au fromage frais et aux herbes, des salades tomate-concombre, des shashliks, des soupes, du riz pilaf... Il arrive même, avec un peu de chance, que les bières soient fraîches !