Au pied du mur / К стене
Par Moi le 31 oct. 2017, 14h38 - Kavkaz - Lien permanent
Avant l' alplager de Bezengi et le mur de Bezengi, on passe au village de Bezengi.
Au terminus, sur la petite place du village, on s'est réfugiées pendant une petite averse dans un des 2 magazin-kafe. On a commandé un thé, et la gérante nous l'a servi dans l'arrière-boutique.
Elle nous a expliqué qu'il y avait pas mal d'exode rural dans le coin, les Balkars ne sont plus très nombreux. Et d'après elle, les diverses langues turcophones de l'ouest de la Russie sont relativement proches : un Balkar peut à peu près comprendre ce qu'un Azéri, un Kumyk ou un Tatar lui dit.
En tous cas, à l'oreille, le balkar sonne en effet assez "turc", avec entre autres particularités des séries de voyelles qui déteignent sur leurs voisines (mots en taratata ou en türlütütü, car en turc on ne mélange pas les voyelles ouvertes ou fermées dans un même mot). Et vous avez sans doute remarqué en écoutant les paroles des chants, la langue est moins riche en consonnes que chez les voisins kabardino-tcherkesses...
Après un bivouac tranquille en sortie de village, le lendemain on est montées à pied jusqu'à l' alplager de Bezengi. Cette petite route non asphaltée le long du Tcherek est tranquille (ce serait super à vélo, mais bon, même à pied c'est agréable) . La vallée est belle.
Le site de l' alplager est lui aussi superbe. On y est restées 3 jours, pour aller admirer le fameux mur de Bezengi
et ses à-côté, depuis les moraines du glacier Mizhirgi
et du glacier Bezengi,
encadrées par des flancs de vallée abrupts et parfois instables.
J'ai vu 2 fois un petit groupe de bouquetins du Caucase, mais ils courent vite, je n'ai eu en photo que le petit dernier :
Bezengi est une destination prisée par les alpinistes russes
il y a une belle collection de "5000" à proximité (Dykh-tau, Shkhara, Koshtan-tau, Dzhangy-tau, pic Pushkin et Mizhirgi-tau).
Malgré ça, les quelques sentiers partant du camp sont assez tranquilles.
Le plus étonnant, c'est qu'il y a encore un poste de contrôle (en plus de celui sur la route à la sortie du village de Bezengi, où notre permis zone-frontière kabardino-balkare a été contrôlé une première fois) et des garde-frontière russes jusque sur ces glaciers ! Le Nord Caucase est difficile à franchir, et reste une barrière stratégique sur laquelle la Russie veille de près.