Je raconterai mon voyage en train dans une page à part. Pour l'instant, je vous propose une petite visite de Novossibirsk, où je suis arrivée 31 heures de train après mon départ d'Irkoutsk.
Novossibirsk, plus grande ville de Sibérie et troisième ville de Russie, est caractérisée par une architecture assez typiquement soviético-constructiviste.
Pas étonnant, sachant qu'elle a grossi très rapidement entre la révolution de 1917 et la 2e guerre mondiale. C'est la capitale du district fédéral de Sibérie occidentale, une vaste région située au centre géographique de la Russie. Le "district central" de Russie est lui complètement à l'ouest, ce que les Européens appelleraient le centre de la Sibérie est la Sibérie orientale (c'est là qu'est Irkoutsk) ; enfin, l'est de la Sibérie s'appelle Extrême-Orient russe. C'est clair ?
La zone industrielle et la circulation polluent généreusement l'atmosphère de Novossibirsk. J'y suis passée juste au moment de l'éclosion des feuilles sur les arbres : cette année, ce qu'on appellerait "printemps" chez nous tombait pendant la 3e semaine d'avril. Oui, la Sibérie a un climat continental, le printemps est court. La principale et énorme différence par rapport à la région du Baïkal est qu'en Sibérie occidentale, l'été est plus humide et infesté de moustiques.
On trouve à Novossibirsk le plus grand opéra-ballet de Russie, et comme il était fermé lors de mon premier séjour ici en août 2014, la première chose que j'ai faite en arrivant a été d'aller y acheter un billet.
J'ai pu assister à une représentation de "La dame de pique" de Tchaïkovski pour un peu moins de 7 €. Je ne raffole pas des opéras de Tchaïkovski, mais c'était un très beau spectacle, avec une mise en scène soignée ; les éclairagistes aussi avaient bien travaillé leur partition.
J'ai été impressionnée par l'ampleur des vestiaires (je parle de ceux pour les spectateurs, ceux des artistes, je ne les ai pas vus).
Je suis repassée saluer mes anciens profs, et j'ai visité le musée des chemins de fer à une vingtaine de kilomètres du centre-ville. Comme l'avenue qui y menait semblait être une voie express d'après mon plan (c'était bien le cas), j'ai préféré ne pas y aller à vélo. Du coup ça m'a pris nettement plus longtemps.
Ce musée est à côté d'une gare, proche du grand campus Akademgorodok, mais n'est desservi que par 3 ou 4 trains par jour. J'étais contente de trouver des arceaux à vélo juste à côté de l'abribus que l'hôtel m'avait indiqué, mais ensuite les choses se sont un peu gâtées. Je n'ai pas pris la mashroutka 51 parce que le conducteur n'a pas compris à quelle gare je voulais aller (bon, OK, je n'avais pas mis l'accent tonique où il fallait, mais quand même, il n'a pas été très coopératif...). Ensuite un bus 8 m'est passé sous le nez pendant que je finissais de retraverser les 6 voies de l'avenue en sens inverse ; 20 minutes plus tard, le bus 8 suivant ne s'est pas arrêté parce que je cherchais des pièces de 10 roubles dans ma sacoche au lieu de lever la main pour faire signe au conducteur... Le bus 8 d'après a bien marqué l'arrêt, puis s'est traîné tout le long en crachant de la fumée noire. Bref, deux heures plus tard, j'étais au musée, et j'y ai passé moins de temps que dans les transports pour y aller, et en revenir en marshrutka.
J'ai aussi visité le marché central de Novossibirsk. Dans la grande halle, les vendeurs portent des uniformes de couleur différente selon les secteurs : poissons, viandes, légumes, fruits, etc. Et j'ai logé dans un petit hôtel pas trop cher et extra : une maison entourée d'immeubles, dans une arrière-cour calme en plein centre de Novossibirsk. Ce n'était pas facile à trouver, mais ça valait la peine. Et en plus, il y avait un banya ! J'ai pu me décaper et me relaxer juste avant de repartir pour mon deuxième tronçon de plus de 30 h de train, de Novossibirsk à Kazan.
