Douche russe / O русском душе (ду́ше)
Par Moi le 25 fév. 2018, 19h34 - Lien permanent
Sur le chemin du retour entre Terskol et Naltchik, on a fait étape à Verkhniy Baksan, chez Dzhamal, le conducteur qui nous avait cueillies en bas des gorges de l'Adyrsuu. Il nous avait fait de la pub pour son gîte "Ullu-El", camp de base idéal pour aller au lac Syltranköl, une jolie randonnée qui a le bon goût de ne pas être en zone frontière.
Dzhamal a construit une petite maison d'hôte juste à côté de la grande maison familiale, et sa femme Dzhanet cuisine des spécialités balkares. Au niveau aménagement, on a particulièrement apprécié la petite baignoire dans notre maisonnette. En effet, comme bien souvent en Russie, la plomberie laisse à désirer...
Si vous passez des vacances d'été en Russie, vous apprendrez que c'est la haute saison du remont (la réparation) des installations de chauffage central. En ville, chaque quartier à tour de rôle subit une coupure d'eau chaude de 1 à 2 semaines. En-dehors de ces périodes de réparation, quand le chauffage central marche, la longueur des tuyaux entre chaudière et salle de bains, leur mauvaise isolation thermique, et la qualité souvent médiocre de la robinetterie, vous empêcheront de contrôler la température de l'eau même une fois que vous aurez repéré si les commandes froid/chaud sont standard ou inversées (ne vous fiez ni à la couleur rouge/bleu, ni à la position droite/gauche, c'est aléatoire).
Vous devrez vous habituer à vous laver sous une succession de douches glacées et brûlantes, avec quelques instants d'eau agréablement tiède entre deux tentatives de réglage des robinets ou du mitigeur. Je me demande pourquoi les "douches écossaises" ne s'appellent pas "douches russes", ce serait plus approprié...
Les Russes, endurcis par un rude climat continental, et habitués à apprécier les bienfaits du sauna (qui s'appelle "banya" en Russie), ne semblent pas gênés outre mesure par les défauts de leur plomberie. De toutes façons, ils auraient du mal à attirer des plombiers polonais, je pense...
Bref, chez Dzhamal, les phases de transition entre eau froide et chaude étaient particulièrement très brèves, et la température max était particulièrement élevée.
Mais comme il avait installé une petite baignoire, on a renoncé à prendre une douche pour se préparer un bain d'eau tiède. Parfait, enfin presque : comme la baignoire était courte, fallait faire attention de ne pas laisser traîner une jambe sous le robinet pendant qu'il crachait de l'eau bouillante. J'ai fait un faux mouvement : j'ai eu pendant plusieurs jours une belle cicatrice de brûlure sur un mollet...
Voilà, à part cet incident, la balade au-dessus du village était sympa, y avait des myrtilles et des genévriers le long du chemin.
Ensuite, marshrutka pour Naltchik, en passant par Tyrnyauz (pour ceux qui connaissent la vallée de la Romanche, c'est aussi encaissé et plus laid que Séchilienne), puis retour suivant à Vladikavkaz.